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Guillaume Dominguez avec AFP // Crédit photo : XOSE BOUZAS / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP , modifié à
Une nouvelle agression antisémite à Paris. Un sexagénaire, sortant d'une synagogue, a été frappé et insulté de "sale juif". L'auteur de l'agression est toujours recherché, la victime a été transportée à l'hôpital par les pompiers. Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, dénonce un "acte inqualifiable". 

Un sexagénaire sortant d'une synagogue à Paris vendredi a été frappé et insulté de "sale juif", a-t-on appris samedi de sources policières, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin dénonçant une "nouvelle agression antisémite" et un "acte inqualifiable".

L'auteur a porté plusieurs coups de poing et de pied à la victime

"Selon les premiers éléments, une nouvelle agression antisémite s'est déroulée à Paris hier soir", a écrit sur X Gérald Darmanin. "Tout est mis en œuvre pour retrouver l'auteur de cet acte inqualifiable", a-t-il ajouté. L'agression a eu lieu vendredi à 17h30 rue des Orteaux, dans le XXe arrondissement, ont précisé à l'AFP des sources policières.

L'homme "porteur d'une kippa" sortait de la synagogue et a été agressé par un homme qui a pris "la fuite à pied", ont précisé ces sources. L'auteur "a insulté la victime de 'sale juif' tout en lui portant plusieurs coups de poing et de pied", a détaillé l'une d'elles. Les pompiers ont transporté la victime à l'hôpital, a ajouté cette source. Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a demandé vendredi aux préfets de renforcer les mesures de protection de la communauté juive, notamment autour des écoles et lieux de cultes, après les événements des derniers jours à Gaza, selon une note consultée par l'AFP samedi.

"Dire qu'on est juif en France, c'est devenu très compliqué"

Dans le 20e arrondissement de Paris, où la communauté juive est très présente, la nouvelle a fait réagir. Beaucoup d'habitants du quartier disent que c'est une agression de plus et qu'il faut apprendre à vivre avec. Depuis les attaques terroristes du 7 octobre en Israël, beaucoup de juifs vivants dans le quartier sont témoins d'actes antisémites de plus en plus nombreux. Richard, âgé d'une trentaine d'années, a même dû changer ses habitudes. 

"J'habite dans le quartier depuis que je suis né. Depuis le 7 octobre, malheureusement, on n'a plus la possibilité de sortir comme avant, on sortait avec la kippa. On est obligé de se cacher. Dire qu'on est juif en France, c'est devenu très compliqué". La présence policière est bienvenue pour les habitants du quartier, même si elle reste encore très discrète pour Julien, qui se rend quotidiennement à la synagogue : "On prie matin, midi et soir. On va arriver le matin et le midi, ils seront là, mais le soir, ils ne seront plus là, ce n'est pas constant. Bien sûr que c'est rassurant parce qu'il y a des personnes qui peuvent venir armer et faire un carnage et à ce moment-là, il faut des personnes comme la police ou l'armée. Mais on ne peut rien faire avec nos mains". 

Des actes antisémites, il y en aura toujours, poursuit-il. Le problème pour Julien, c'est qu'ils ne sont pas assez sévèrement punis. À 17 ans, Lucas, élève en classe de terminale, est le témoin direct de ces actes. "Dans mon lycée, j'ai vu une étoile de David barrée avec, à côté, un drapeau palestinien. Ma sœur, on l'a traité de sale race de juif", confie-t-il au micro d'Europe 1. Mais son père l'assure : "La République est là pour nous protéger".