Paris : à peine pris en charge, une trentaine de migrants renvoyés dans la rue

migrants
108 personnes avaient été "prises en charge" et transférées vers des centres d'hébergement franciliens. (Illustration) © ALAIN JOCARD / AFP
  • Copié
avec AFP , modifié à
Plus d'une centaine de migrants essentiellement originaires de Guinée, de Côte d'Ivoire ou du Mali, ont été pris en charge mardi après l'évacuation de leur campement parisien. Mais un tiers d'entre eux a immédiatement été remis à la rue dès leur arrivée dans le centre où ils devaient être hébergés.

Environ un tiers des jeunes migrants qui ont bénéficié d'une opération de mise à l'abri mardi après l'évacuation de leur campement parisien ont "immédiatement été remis à la rue", a dénoncé ce mercredi l'association qui leur vient en aide. "C'est la première fois que ça arrive, qu'ils ne puissent même pas rentrer dans le centre (d'hébergement) alors que c'est la préfecture qui les a orientés là. C'est à elle de s'assurer que le centre va bien les accueillir", a déploré Pierre Mathurin, responsable parisien d'Utopia 56.

Selon l'association qui intervient auprès des exilés à la rue, "une trentaine" d'entre eux, essentiellement originaires de Guinée, de Côte d'Ivoire ou du Mali, ont de fait dû dormir dans un square parisien malgré la promesse de prise en charge par les autorités.

Une "notification de fin de prise en charge" dès leur arrivée

La préfecture de la région Ile-de-France, qui a organisé l'opération mardi, avait indiqué dans un communiqué que 108 personnes avaient été "prises en charge" et transférées vers des centres d'hébergement franciliens. "Toutes les personnes prises en charge (...) se voient proposer un hébergement", avait souligné la préfecture.

Or, quelque trente jeunes ont "reçu une notification de fin de prise en charge" dès leur arrivée dans un centre de Clichy (Hauts-de-Seine), au motif qu'ils sont des "mineurs isolés en recours" (ils attendent une décision de justice pour faire attester qu'ils ont moins de 18 ans) ce qui les empêche d'être hébergés dans un centre réservé aux demandeurs d'asile, regrette encore Pierre Mathurin. Sollicitée par l'AFP, la préfecture d'Ile-de-France n'a pas donné suite.