"On est en mode guerrier", témoignent les parents du caporal Arthur Noyer

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Cécile et Didier Noyer sont passés "en mode guerrier", "une expression qu'Arthur employait". © GUILLAUME SOUVANT / AFP
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Dans un entretien accordé lundi au "Parisien", Didier et Cécile Noyer racontent leur détermination "pour qu'il y ait justice et vérité", un an et demi après la mort de leur fils, tué par Nordahl Lelandais.

Le caporal Arthur Noyer a disparu dans la nuit du 11 au 12 avril 2017 après une soirée dans le centre-ville de Chambéry au cours de laquelle il a croisé la route de Nordahl Lelandais. Et le 7 septembre dernier, huit mois après l'identification de ses restes, ses obsèques ont enfin permis à ses proches de lui adresser un dernier adieu. Mais pour autant, le combat est toujours d'actualité pour les parents du jeune militaire, Cécile et Didier Noyer, qui se confient lundi dans Le Parisien. "On ne veut pas que (Nordahl Lelandais) ait une autre victoire sur nous, et il ne l'aura pas, c'est nous qui allons vaincre", y déclare le père du caporal.

"Se battre pour qu'il y ait justice". Alors que Nordahl Lelandais, unique suspect dans le dossier de la mort d'Arthur Noyer et mis en examen depuis décembre dernier, a avoué avoir tué "accidentellement" le militaire, Cécile et Didier Noyer sont passés "en mode guerrier", "une expression qu'Arthur employait". "On va se battre pour qu'il y ait justice et vérité, (...), on y arrivera", déclare, confiante, la mère du jeune homme. Bien qu'elle ressente de "la haine" pour Nordahl Lelandais, elle ne veut cependant pas se laisser envahir par ce sentiment "destructeur". "Le mépris qu'on a pour lui va nous donner de la force pour le faire tomber", explique-t-elle. Même combativité du côté de Didier Noyer : "nous allons continuer d'avancer, de vivre. Avec force, humilité et courage".

"Une vraie perpétuité". Pour ces parents endeuillés par la mort de leur fils, Nordahl Lelandais, également mis en examen dans la mort de la jeune Maëlys, est "un prédateur social", qui manie avec aisance le mensonge : "il a commencé par dire : 'oui, j’étais à Chambéry, mais je n’y suis pour rien'. Puis : 'je l’ai pris en voiture, je l’ai déposé un peu plus loin et il était vivant". Enfin : "je l’ai emmené dans ma voiture, il est tombé et il est mort'. On attend donc le prochain épisode". Pour parvenir au clap de fin, Didier et Cécile Noyer font entièrement confiance aux forces de l'ordre. "Seuls des éléments techniques et le travail des enquêteurs et de la justice feront qu'à un moment, il (Nordalh Lelandais, ndlr) parlera", explique ainsi le père du jeune chasseur alpin. Et si la peine de mort n'est pas souhaitée, Cécile Noyer estime "important qu'il y ait une vraie perpétuité : car dans vingt ans, cela me ferait suer de le recroiser dans la rue".