Parcoursup : la sélection fait débat au sein des universités

© CHARLY TRIBALLEAU / AFP
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Virginie Salmen, édité par A.H.
Avec le nouveau Parcoursup, remplaçant du très défaillant système APB, tous les bacheliers doivent pouvoir trouver leur place à la prochaine rentrée. Mais certains professeurs ont des doutes.

Parcoursup, la nouvelle plateforme d'orientation vers les études supérieures, ouvre aujourd'hui. Objectif : en finir avec les gros ratés de l'ancien système Admission Post-Bac (APB), et se dispenser définitivement du recours polémique au tirage au sort.

Des compétences requises. Les élèves de terminale devront y inscrire, sans les classer, un maximum de dix vœux (contre 24 avec l'ancienne mouture). Autre changement, et pas des moindres : le candidat va devoir répondre aux "attendus" des universités- compétences et connaissances requises pour suivre une filière donnée. Les établissements d'enseignement supérieur auront accès aux notes du lycéen en première et terminale, aux appréciations des professeurs et à l'avis du conseil de classe sur le projet d'orientation du jeune, des éléments contenus dans un document baptisé "Fiche avenir".

Le bac, seule clé pour accéder à l'université. Mais dans au moins six universités, des enseignants-chercheurs refusent de sélectionner les étudiants sur dossier. Pour exprimer leur opposition, ils ont choisi de répondre "oui" à toutes les candidatures. À Clermont-Ferrand, c'est ce qui va se passer dans la moitié des filières. "C'est une manière de dire que nous refusons ce qui est une sélection déguisée et une mise en concurrence des lycéens", justifie Cyril Triolaire, professeur en lettres et sciences humaines, interrogé par Europe 1. "Nous savons que des collègues à Rennes 2, à Aix-Marseille 1, à Paris 1, à Strasbourg ont aussi procéder de la même manière. C'est une façon très claire de mettre l'Etat devant ses responsabilités", avance-t-il.

Un pré-tri automatisé. Pour ces enseignants-chercheurs, le diplôme du bac donne accès de droit à l'université, et pas question de remettre en cause ce principe du code de l'éducation. De leur côté, les présidents d'universités affirment eux-mêmes que le tri des dossiers ne sera pas optimal cette année, au vu des délais très courts. Ils vont vraisemblablement avoir recours à un pré-tri automatisé des candidatures. En clair, les universités vont se baser essentiellement sur les notes de première et terminale du futur étudiant.