PACA : l’artisanat durement impacté par le difficile contexte économique et politique
À Marseille, Laetitia et Fabrice tentent de vendre leurs créations. Dans un contexte économique et politique difficile, leurs ventes ont chuté de 20 à 40 % sur un an. Pour eux et pour plus d'un artisan sur deux en Provence, la demande est insuffisante pour leur permettre de vendre comme auparavant.
Sur un marché de créateurs à Marseille, Laetitia tente de vendre les ceintures en cuir personnalisées et les bijoux qu'elle crée depuis cinq ans. Pour elle, et pour plus d'un artisan sur deux en Provence, la demande est insuffisante.
"Il y a du monde qui passe, mais les gens n'achètent plus comme avant", déplore la créatrice. "Ils vont réfléchir beaucoup plus longtemps pour acheter quelque chose", poursuit-elle.
Des chiffres de vente en chute libre
Sur un an, Laetitia a vu ses ventes diminuer de 20 %. C'est également le cas des ventes directes de Fabrice, savonnier depuis 12 ans, qui ont chuté de 40 %. À cela s'ajoute aussi la hausse du coût des matières premières. "Pour acheter l'huile d'olive, j'avais un devis à 5.000 euros. Le temps d'obtenir les prêts, le devis était monté à 8.700. Économiquement, c'est très dur", regrette le savonnier.
Il est difficile d'augmenter les prix, Fabrice diminue donc ses marges. Il survit grâce à l'achat de ses savons par des pharmacies. Comme un artisan sur trois dans la région, il se dit aussi impacté par les tensions et incertitudes internationales.
"La crise vient de là. Les problèmes internationaux, ça a commencé après le Covid, il y a eu le contre-coup, la guerre en Ukraine, les prix des matières premières, les gens ont commencé à dépenser différemment et la crise s'est installée de plus en plus. C'est très inquiétant", observe Fabrice.
Inquiet pour le présent, le savonnier l'est aussi pour l'avenir. Avec une politique nationale instable et certaines mesures - comme une possible réforme de la TVA pour les auto-entrepreneurs dans le budget 2026 - Fabrice n'est pas rassuré.