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et AFP / Crédits photo : MATTES René / hemis.fr / hemis.fr / Hemis via AFP , modifié à
Dans l'émission "Europe 1 13h" mardi, le maire (ex-LR) d'Orléans Serge Grouard a dénoncé les transferts de personnes sans-abri vers sa commune, qui seraient fait "en catimini" avant les Jeux olympiques de 2024. Des propos que la préfecture du Loiret a tenu à démentir ce mardi après-midi.

Le maire d'Orléans Serge Grouard pousse un cri de colère. Sur Europe 1 ce mardi, l'édile (ex-LR) a dénoncé les transferts de personnes sans-abri, de Paris vers sa commune, qui sont en cours depuis mai 2023, dans l'objectif de faire place nette dans la capitale avant les Jeux olympiques. Selon lui, ces transferts sont effectués sans aucune information des services de l'État.

"La situation que j'ai progressivement découvert, ce sont effectivement des personnes sans domicile fixe qui viennent de Paris, la plupart du temps presque exclusivement des migrants en situation irrégulière", résume l'élu dans l'émission Europe 1 13h. D'après le maire, c'est "à raison d'un car toutes les trois semaines avec, entre 30 et 50 personnes à bord selon les moments. Au total, c'est à peu près 500 personnes". Et l'élu de dénoncer : "C'est un système organisé, ces cars sont affrétés par l'État qui nous envoie ces personnes. Je trouve que c'est inacceptable, d'autant que c'est fait en catimini".

La venue de migrants à Orléans n'est pas liée aux JO, indique la préfecture du Loiret

En mai 2023, le gouvernement a voulu inciter ces milliers de SDF concernés à quitter la région parisienne pour la province, en arguant la baisse du nombre d'hôtels prêts à les héberger. Toutefois, la préfecture du Loiret a tenu ce mardi à démentir ces propos de Serge Grouard.

"En vue de répondre à l'ampleur des besoins d'hébergement d'urgence en Ile-de-France, dix sas d'accueil temporaire régionaux ont été mis en place par l'État à l'échelle nationale pour y orienter une partie des personnes prises en charge dans le cadre d'opérations de mise à l'abri conduites chaque semaine dans cette région", a indiqué la préfecture, précisant que ce dispositif était "sans lien avec l'organisation des Jeux olympiques comme cela a été déjà expliqué en mai 2023".

Toujours d'après la préfecture, qui confirme l'ouverture d'un de ces centres d'accueil temporaire dans le Loiret en mai 2023, "toutes les trois semaines, 50 personnes au maximum sont prises en charge dans ce sas géré par une association mandatée et financée par l'État" et qui font l'objet d'"une évaluation de situation administrative". À l'issue de cette période, les personnes se voient proposer une orientation en fonction de leur situation dans des dispositifs répartis entre les six départements de la région. En dix mois, 519 personnes ont été prises en charge dans ce cadre dans la région Centre-Val de Loire, dont 134 personnes dans le Loiret.

Des associations dénoncent un "nettoyage social" de la région francilienne

Depuis plusieurs mois, des associations dénoncent un "nettoyage social" de la région francilienne, progressivement vidée selon elles de ses populations les plus précaires vivant à la rue en vue des JO. À l'Assemblée nationale, le ministre chargé du Logement, Guillaume Kasbarian, a mis en garde contre une "confusion" : les individus accueillis dans le SAS d'Orléans ne sont "pas tous des étrangers ou des migrants", a-t-il répondu lors des questions au gouvernement à la députée RN du Loiret Mathilde Paris.

"Tous les soirs, grâce à l'action de l'État, du ministère et des associations, 200.000 sans domicile fixe trouvent refuge et trouvent un toit dans notre pays. C'est 200.000 au niveau national, 100.000 en Ile-de-France", a-t-il expliqué. Mais en raison de la saturation de l'offre, a-t-il rappelé, le gouvernement a mis en place cette "politique de desserrement", "sans aucun lien avec les Jeux olympiques". Au total, "3.800 personnes" (...) ont trouvé "refuge dans des SAS régionaux" depuis mars 2023, a précisé le ministre délégué.