Le gouvernement veut inciter le transfert des personnes sans-abris vers les villes de province avant les J.0 1:30
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Caroline Baudry / Crédit photo : MYRIAM TIRLER / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP
À l’approche des Jeux olympiques, le gouvernement veut inciter des milliers de sans-abri, principalement des migrants, à quitter la région parisienne pour la province, arguant de la baisse du nombre d'hôtels prêts à les héberger, mais ce dispositif suscite inquiétudes et interrogations chez les premiers concernés.

Paris vide de migrants ou de sans-abri. À un an des Jeux Olympiques, le gouvernement veut faire place nette dans la capitale, saturée alors qu'elle accueille déjà la moitié des migrants du pays. Le gouvernement souhaite une évacuation de ces SDF, essentiellement des demandeurs d'asile, vers la province où 3.600 places d'hébergement ont été identifiées. Une centaine d'entre eux ont été installés mardi soir dans un gymnase réquisitionné du 17e arrondissement de Paris en attendant un éventuel départ. 

Des réticences

"Lyon, Marseille, Lille... Non, nous n'en avons pas envie". Yaya vient de passer sa première nuit sur un lit de camp dans ce gymnase avec un dîner chaud. Mais après deux ans dans la rue, le soulagement de cet Ivoirien est presque balayé par l'angoisse d'un départ en bus.

"À quoi ça sert d'aller en province où nous ne connaissons personne ? Ici, au moins, même si nous n'avons pas de boulot à 100 %, on peut se débrouiller en matière de travail et vu que nous sommes déjà ici l'intégration se fait déjà", explique-t-il au micro d'Europe 1.

Des dossiers étudiés au cas par cas

Tout sauf la rue estime d'autres sans-abri. "Je veux juste avoir un logement", explique une femme. "Ils sont venus me chercher à hôtel de ville. Je dormais dehors", ajoute un autre homme, prêt à se rendre n'importe quel endroit.

Derrière eux des enfants, cartable sur le dos, poussent la porte métallique pour les rejoindre dans ce nouveau refuge. "Les miens sont scolarisés à Paris", souffle un homme qui espère être logé dans la région. Les informations leur parviennent au compte-gouttes, les dossiers sont étudiés au cas par cas. Selon un responsable de ce groupe, seuls resteront en Île-de-France les femmes enceintes de plus de six mois, les personnes en CDI et celles souffrant de maladies graves.