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/ Crédits photo : Antoine Boureau / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP , modifié à
La place Valmy de Lyon est le théâtre d'une opération "place nette XXL" contre la drogue depuis mardi. Un quartier appartenant au 9e arrondissement de la ville qui est pointé du doigt par les riverains, dénonçant une insécurité grandissante au quotidien. Europe 1 s'est rendue sur place.

À Lyon, les regards sont tournés vers le 9e arrondissement de la ville. C'est dans ce quartier du nord-ouest de la métropole qu'une opération antidrogue dite "place nette XXL" a été déclenchée mardi. L'insécurité y serait de plus en plus grandissante, comme le relate le témoignage d'Audrey dans l'émission Pascal Praud et vous. Juste avant le lancement de cette opération, cette auditrice d'Europe 1 qui habite ce quartier expliquait ne plus vouloir s'habiller avec élégance, de peur d'être systématiquement abordée dans la rue.

Un gros point de deal à deux pas de la mairie du 9e arrondissement

Comme le rapporte cette Lyonnaise, le trafic de drogue est réellement implanté dans cet arrondissement. Parmi les quelques points de deal recensés, l'un est particulièrement gros et se situe en face de la place Valmy, à 50 mètres de la mairie du 9e arrondissement, souligne un commerçant sur Europe 1. Il s'agit d'un endroit très passant, avec une grande bouche de métro. Les points de deal "satellites" se déplacent également, au gré du passage de la police.

Historiquement, le quartier Valmy est un ancien quartier ouvrier de Lyon, un peu excentré, et il a toujours été populaire. Beaucoup de populations se sont mélangées, et cet arrondissement est dans le même temps en pleine transformation avec des bars branchés, des commerces. Toutefois, des personnes squattent en permanence les bancs de la place centrale, et dealent quotidiennement.

Des agressions verbales et physiques

Ce quotidien a malgré tout été stoppé ce mardi après-midi, avec la mobilisation de forces de l'ordre dans le cadre de l'opération de lutte contre la drogue. Cela a permis à Pierrot, un riverain, de s'asseoir de nouveau sur ces bancs traditionnellement squattés. "D'habitude, ces bancs sont infectés de gens qui vendent de la drogue, des cigarettes... Les passants ne viennent plus s'asseoir parce qu'ils ont peur (...). Ils prennent tous les bancs. Si je vais m'asseoir là-bas, ils vont me virer", souffle-t-il au micro d'Europe 1, s'estimant "moins en sécurité" qu'auparavant.

Nicole vit depuis 20 ans dans ce quartier. Cette dame de 76 ans évoque des agressions verbales et physiques. "Moi-même, j'ai été agressée deux fois. On m'a arraché mes bijoux, la deuxième fois on m'a pris mon sac, donc je suis tombée et cela m'a cassé l'épaule. Le quartier de Vaise (à deux pas de la place Valmy, ndlr) est très dangereux", convient cette Lyonnaise, qui raconte également que ce type de mésaventure est arrivé à l'une de ses amies au marché.

En raison de ces incidents, Nicole essaie désormais de sortir avec un ou deux proches. Elle envisage aussi de déménager. "Mes enfants ne veulent plus que je reste ici depuis mes agressions", explique-t-elle à Europe 1. Mais cela s'avère compliqué aujourd'hui, car l'immobilier a perdu un peu de valeur dans ce quartier.

Un quartier ciblé par les autorités

Avant ces témoignages, les autorités avaient ciblé cet arrondissement comme étant gangréné par le trafic de drogue. C'est en ce sens qu'une opération, planifiée dès lundi, est menée cette semaine indique la préfète du Rhône, Fabienne Buccio. "On regarde les chiffres de la délinquance, et on va là où on a les moins bons chiffres. Le 9e arrondissement fait partie de ces données", détaille-t-elle à Europe 1.

"On agit sur le terrain, on va agir dans la durée, le temps qu'il sera nécessaire d'être présent, pour faire les interpellations des petits groupes qui peuvent polluer ce quartier, et la tranquillité de nos habitants", assure la préfète du Rhône, alors que dans d'autres villes, certains habitants redoutent un retour des dealers après la fin des opérations. "Les points de deal sont la priorité des priorités", enchaîne Fabienne Buccio. L'opération doit durer une bonne partie de la semaine.