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Opération «crèches mortes» : pourquoi le personnel de la petite enfance du secteur privé se mobilise ce lundi

Europe 1 - Mis à jour le . 1 min
Plusieurs crèches du secteur privé participent à une opération "crèches mortes" ce lundi 3 février.
Plusieurs crèches du secteur privé participent à une opération "crèches mortes" ce lundi 3 février. © AFP

Certaines fédérations du secteur ont appelé les établissements à faire grève ce lundi pour contester la mise en place d'un décret visant à renforcer la qualité d'accueil au sein des crèches privées, forçant donc l'intégration d'un pourcentage de personnel plus qualifié. Une mesure jugée impossible et qui entraînerait une baisse des embauches.

Le monde de la petite enfance se dirige-t-il vers une impasse ? Plusieurs mois après les révélations chocs du journaliste Victor Castanet dans Les Ogres sur les dérives du secteur - comme les montages financiers et la maltraitance des enfants dans certains établissements - une proposition de loi vient d'être adoptée par les députés pour mieux encadrer les crèches privées à but lucratif.

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Une démarche jugée impossible

Celle-ci prévoit l'obligation d'ici à 2026 de recruter 40% de professionnels de catégorie 1, soit des personnes diplômées d'État avec un niveau bac+2 au minimum, comme des auxiliaires de puériculture ou des éducateurs de jeunes enfants, dans les effectifs des structures d'accueil. Mais selon les fédérations du secteur privé, 15.000 salariés ne sont titulaires que d'un CAP Accompagnement Éducatif Petite Enfance.

"On nous demande de trouver 40% de professionnels qui n'existent pas", déplorait sur France Culture la vice-présidente de la Fédération française des entreprises de crèches, Thérèse Majnoni d'Intignano. Conséquence : ce décret pourrait menacer l'existence de 5.000 de ces établissements, selon les informations de RMC.

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Une opération "crèches mortes" a donc été lancée ce lundi 3 février dans les établissements du secteur privé, manière de protester contre cette loi. Cependant, les salariés ne seront pas en grève. Certaines structures prévoient une fermeture de l'établissement plus tôt, d'autres prévoient de faire porter un t-shirt noir à leurs équipes. La mobilisation est accompagnée d'une pétition intitulée "Je soutiens ma crèche", qui a déjà recueilli plus de 24.000 signatures.

Un "lobbying bien orchestrée"

Cette action est en revanche critiquée par le Syndicat national des professionnels de la petite enfance. Dans un communiqué daté du 26 janvier, il estime qu'imposer "40% de professionnels titulaires d’un DEAP, DEEJE ou IPDE est un minimum garantissant qualité et sécurité" et constitue un principe essentiel à la garde des enfants.

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Le SNPPE dénonce une "nouvelle offensive de lobbying bien orchestrée" et condamne la marchandisation du secteur de la petite enfance, au détriment des enfants.