«On va bientôt faire Vinted pour la police» : un policier témoigne de la précarité matérielle au sein des forces de l’ordre

L'uniforme de la police fait-il encore peur aux délinquants ? Quand on pose cette question à Jean-Christophe Couvy, le secrétaire national d’UN1TE Police, un syndicat, sa réponse est étonnante. "L'uniforme ne fait pas peur, d'autant plus qu'en ce moment on en a plus". 

"On est un peu dans la mouise"

Derrière cette situation, Uniforces. Mise en place il y a un an, cette plateforme doit permettre aux policiers et gendarmes de commander leur équipement. Mais Uniforces "est en crise" lâche Jean-Christophe Couvy. Et effectivement, le site pandore-gendarmerie.org fait état de "retards allant jusqu'à six mois", de "commandes incomplètes ou erronées", d'"articles affichés en stock mais introuvables", et de "service après-vente inexistant".

"En fait on n'a pas assez de vêtements pour s'équiper, de chaussures, etc. Donc on est un peu dans la mouise", résume encore le syndicaliste au micro d'Eliot Deval et vous. 

"Certains recollent leur semelle à la colle"

Alors pour faire face à cette précarité matérielle, c'est le système D qui domine. "On va bientôt faire Vinted pour la police. Les collègues se prêtent [le matériel], certains recollent leur semelle à la colle. Il y a eu un mail dans une école à Nîmes pour demander si les policiers un peu plus âgés, expérimentés, pouvaient prêter leurs uniformes pour les sorties d'école des jeunes, etc. Voilà où on en est."

De son côté, pandore-gendarmerie évoque même un "appel aux dons en interne" lancé en Normandie par un général de gendarmerie pour "habiller ses renforts".