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«On m'a déjà prise pour une flic sous couverture» : après l'agression de sa collègue à Vénissieux, une infirmière témoigne

Noémie Loiselle . 1 min

Ce samedi, une infirmière a été agressée à Vénissieux, dans le Rhône, lors de sa tournée. Violemment prise à partie dans un quartier sensible de la commune, son agresseur est suspecté d'être un dealer. Ses collègues dénoncent une situation de tensions régulière.

À Vénissieux, dans le Rhône, une infirmière libérale a été violemment agressée samedi matin en pleine tournée dans le quartier des Minguettes. Alors qu’elle tentait d’accéder à un immeuble pour une visite à domicile, un individu lui a interdit l'accès. À son retour, l’homme l’a agressée.

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Le suspect, interpellé, est connu pour occuper des halls d’immeubles, et est soupçonné d’être un guetteur. Un épisode qui illustre les tensions auxquelles peuvent être confrontés les soignants sur le terrain. Contactée par Europe 1, l'une de ses collègues témoigne.

Justifier sa présence

Christelle est infirmière libérale à Vénissieux depuis 14 ans. Face à certains dealers, elle a parfois dû préciser où elle se rendait, brisant ainsi le secret médical pour assurer sa sécurité. "Une fois, on m'a prise pour une flic sous couverture. J'étais dans un quartier où j'allais un petit peu moins. Au bout de deux, trois jours de passage réguliers, quelqu'un est venu me voir en me disant 'Mais tu es qui ? Tu fais quoi ?' Donc je lui dis. Et après, j'ai plus eu de soucis", raconte-t-elle.

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"Chaque fois, j'ai eu de la chance. Ils étaient toujours en groupe et quand il y en a un qui était un peu véhément, les autres lui faisaient remarquer que j'étais l'infirmière", complète Christelle.

Les soignants moins respectés qu'avant

L'agression de sa collègue l'a profondément choquée. Un acte isolé mais qui illustre selon elle les tensions auxquelles les soignants peuvent être confrontés sur l'ensemble de la population. "Ça s'est produit à Vénissieux, mais ça aurait pu être n'importe où. Ce qui était garant d'un peu de respect au niveau des soignants et des acteurs de santé, l'est de moins en moins", confie l'infirmière.

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"Certains infirmiers se font fracturer les voitures uniquement parce qu'il y a un caducée (symbole du corps médical, ndlr) dessus", conclut-elle. L'infirmière redoute que cette nouvelle agression porte préjudice aux habitants de Vénissieux et décourage les professionnels de santé, indispensables au territoire.