«On est complètement démunis» : des maires impuissants face aux délinquants qui perturbent les villes
Certains maires en France se retrouvent totalement impuissants face aux petits délinquants qui perturbent les villes. Leur détermination se heurte en permanence à des montagnes juridiques et administratives infranchissables.
Gérald Darmanin, ministre de la Justice, planche sur la lenteur des procédures judiciaires. Et certains élus locaux sont particulièrement bien placés pour en témoigner.
Des maires veulent simplement éloigner de leur ville des délinquants qui pourrissent le quotidien de leurs administrés, mais les normes, les règles et les recours rendent totalement ces premiers édiles impuissants.
À l'image de ce qui se passe à Franconville, commune de 40.000 habitants dans le Val-d'Oise, où le maire Xavier Melki se bat pour expulser de leur logement social plusieurs personnes qui ont pillé et saccagé le centre-ville lors des émeutes de 2023.
"On est noyé sous les procédures"
"La ville a dû engager un avocat pour travailler avec le bailleur qui lui-même travaillait avec la justice qui reporte l'audience plusieurs fois. Ça va être tantôt un vice de forme, tantôt un report parce que l'avocat n'est pas prêt. Et ça ne s'arrête jamais. Et on va arriver aux deux ans. On est noyé sous les procédures. Et c'est l'enfer", explique désarmé ce maire.
Un enfer auquel est confronté aussi le maire de Villeneuve-le-Roi, Didier Gonzales, qui n'arrive pas, lui, à expulser de sa ville un Tunisien condamné à de multiples reprises et sous OQTF.
"Obligation de quitter le territoire normalement. Normalement, c'est bon ? Et bah non, ce n'est pas bon puisque de fait, il reste là. On l'a encore retrouvé il y a peu de temps en ville. On est complètement démunis et qu'on n'arrive pas à avancer", détaille-t-il.
Des maires démunis qui constatent aussi que toutes ces longues procédures se font avec de l'argent public et donc sur le dos du contribuable.