Les forces de l'ordre ont quadrillé le centre-ville d'Avignon mercredi soir. 1:30
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Stéphane Frangi et Chloé Triomphe, édité par Jonathan Grelier , modifié à
La mort d'un policier de 36 ans tué par balles, mercredi à Avignon, suscite la colère des syndicats de forces de l'ordre, une dizaine de jours seulement après le décès d'une policière poignardée à Rambouillet. "On enterre les nôtres en permanence", déplore William Maury, du syndicat Alliance, jeudi sur Europe 1.

Après la mort d'une policière poignardée à Rambouillet fin avril, la police a connu un nouveau drame mercredi avec le meurtre d'un agent de 36 ans, père de deux enfants, tué par balles dans le centre-ville d'Avignon. Le tireur est toujours en fuite ce jeudi. Du côté des représentants des policiers, on fait part d'une colère dans les rangs, en plus de la tristesse de voir partir un collègue qui réalisait ce qui aurait dû être une intervention banale au sein d'une unité d'intervention en civil.

"Une mère de famille et deux enfants ne vont pas voir papa rentrer ce soir"

"Bien sûr qu'il y a la colère ! De la colère, de la tristesse... On en a marre, on enterre les nôtres en permanence", déplore William Maury, du syndicat Alliance, jeudi sur Europe 1. "Vous avez une mère de famille et deux enfants qui ne vont pas voir papa rentrer ce soir. Allez expliquer à deux gamins en bas âge qu'ils ne vont pas revoir leur père parce qu'il y a un mec sur un point de deal, pour gagner 100 euros, qui a abattu un policier de sang froid..."

Des habitants avaient signalé mercredi de l'agitation autour d'un point de vente de drogue connu du centre-ville d'Avignon. Sur place, le groupe de policiers constate une transaction et tente une interpellation en flagrant délit. Mais au lieu de se rendre, l'un des suspects a sorti une arme et ouvert le feu, tuant le brigadier Eric.

"En France aujourd'hui, un policier n'est à l'abri nulle part"

"C'était un fonctionnaire qui était très apprécié de tout le monde, de la hiérarchie, de ses collègues de travail. C'était un collègue qui était enjoué, quelqu'un de génial quoi", regrette Vincent Dath, du syndicat Alternative police - CFDT de la région. "C'est bien entendu la colère qui nous étreint", confirme-t-il. "Encore une fois, on peut s'apercevoir qu'en France, aujourd'hui, un policier n'est à l'abri nulle part."

À Avignon, ce n'était "vraiment pas le quotidien" de ses collègues policiers, poursuit Vincent Dath. "Ce qui s'est passé, c'est de l'incompréhension, c'est terrible, c'est horrible. Pour une ville comme Avignon, c'est terrible."

La traque du tireur s'est poursuivie toute la nuit dans un centre-ville sous cloche, quadrillé par les forces de l'ordre. Près des remparts de la ville, Europe 1 a ainsi constaté mercredi soir un policier porteur d'un bouclier pare-balles ouvrant la voie à ses collègues afin de pénétrer dans des halls d'immeubles.