Avignon : un policier tué par balle lors d'un contrôle sur un point de stupéfiants

Police
Le policier a été tué par balle lors d'un contrôle sur un point de stupéfiants. Photo d'illustration. © AFP
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Marion Dubreuil, avec et AFP , modifié à
Un policier âgé de 36 ans a été tué par balle, mercredi, pendant un contrôle sur un point de stupéfiants à Avignon. Le suspect a pris la fuite après avoir "fait feu à plusieurs reprises", selon une source policière. Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a rendu hommage à un "soldat mort en héros" dans la "guerre" contre le trafic de drogue.

Un policier a été tué mercredi lors d'une intervention près d'un point de deal à Avignon, un drame unanimement condamné, survenu alors que l'exécutif a érigé la lutte contre les trafics en priorité et que l'insécurité s'annonce comme un thème majeur de la campagne présidentielle. Quelques heures après les faits, tard mercredi soir, des centaines de policiers étaient déployés, lourdement armés, dans les rues désertes du centre-ville de la Cité des Papes.

La zone du crime à été délimitée par des bandes rouges et blanches. Un enquêteur de la police scientifique, entièrement vêtu de blanc, y faisait peu avant 23 heures des prélèvements, ont constaté des journaliste de l'AFP. "Tout est mis en œuvre pour que cet acte odieux ne reste pas impuni", a souligné le chef du gouvernement Jean Castex en début de soirée en annonçant la nouvelle sur Twitter.

Le tireur a pris la fuite

Le policier décédé et son équipage avaient été requis vers 18h30 "pour un attroupement sur la voie publique autour d’un point de deal", selon un communiqué du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin attendu sur place dans la nuit.

À leur arrivée sur les lieux, l’équipage a contrôlé le groupe présent sur place : c'est au cours de cette intervention que l'un des individus aurait fait feu "à plusieurs reprises" sur le fonctionnaire de police. Les autres policiers présents ont riposté, sans pouvoir interpeller l'auteur des tirs qui a pris la fuite "en trottinette", selon une source policière.

Les policiers "étaient en civil avec des brassards police sur un lieu très sensible en matière de stup'", a aussi précisé à l'AFP le délégué syndical Unité SGP-Police Grand Sud Bruno Bartocetti. Malgré l’intervention de ses collègues et des sapeurs-pompiers, la victime, un homme de 36 ans pacsé et père de deux enfants, est décédé, a précisé Gérald Darmanin, évoquant "un terrible drame". Il a rendu hommage à un "soldat mort en héros" dans la "guerre" contre le trafic de drogue.

Forte croissance des saisines criminelles

Le Vaucluse, qui est l’un des dix départements les plus pauvres de France, a connu une hausse du trafic de drogue ces dernières années, selon des responsables policiers et judiciaires interrogés récemment par l’AFP.

En début d'année, Éric Arella, patron de la direction de la zone sud de la police judiciaire, avait ainsi confirmé que le ressort de la PJ de Montpellier, qui couvre la zone de Perpignan à Nîmes, avait connu une très forte croissance de ses saisines criminelles ces dernières années, notamment pour des assassinats et des règlements de comptes. Les villes de Nîmes, Montpellier, Perpignan et Avignon étaient particulièrement concernées par cette inflation.

Survenu une dizaine de jours après l'assassinat djihadiste de Stéphanie Monfermé, une fonctionnaire de police tuée à coups de couteau dans le commissariat de Rambouillet, ce nouveau drame a suscité immédiatement de vives réactions des syndicats de policiers. "Rien ne justifie une telle barbarie", s'est insurgé le syndicat Synergie Officiers.

"Laxisme"

Alliance Police Nationale a insisté : le syndicat "assure qu’il faut punir par de la prison ferme assorti de mandat de dépôt ceux qui agressent ou tuent des policiers (…), dénonce ce laxisme de la justice qui aménage ou réduit les peines de ces individus qui jouissent d’une impunité sans limite".

Ce crime intervient aussi alors que l’exécutif a érigé ces derniers mois la sécurité au premier rang de ses priorités, à un an de l’élection présidentielle. Dans un entretien accordé au Figaro, Emmanuel Macron a récemment fait de l'éradication des trafics de stupéfiants "la mère des batailles" - la droite et le RN dénonçant de leur côté l'échec du gouvernement sur le sujet.