Olivier Véran, ministre de la Santé 1:23
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Mathilde Durand , modifié à
Le ministre de la Santé Olivier Véran a proposé mercredi aux syndicats une enveloppe de six milliards d'euros pour revaloriser les salaires des agents de la fonction publique hospitalière. "C'est beaucoup", assure-t-il sur Europe 1, répondant aux soignants en colère. 
INTERVIEW

Une enveloppe pour calmer la colère. Le ministre de la Santé Olivier Véran a proposé aux syndicats une enveloppe de six milliards d'euros pour augmenter les salaires des agents de la fonction publique hospitalière. Cette mesure, un mois après l'ouverture du "Ségur de la santé", s'accompagne d'une refonte des primes ainsi que de hausses ciblées sur certaines professions. Les soignants s'inquiètent du partage de ce budget entre public et privé. Le ministre leur répond sur Europe 1, vendredi matin. 

Les attentes du "Ségur de la santé"

"Six milliards, c'est beaucoup, c'est presque l'équivalent du budget de la Justice", assure Olivier Véran. "C'est une revalorisation qui est annuelle et qui n'est pas pour solde de tout compte puisque nous transformons également l'hôpital, la médecine de ville, le lien entre les deux, le médico-social, les Ehpad... L'ensemble des secteurs doit être concerné, nous allons parler de santé publique, de prévention, de lits hospitaliers, de financement de l'hôpital..." 

"J'ai gelé toutes les réorganisations du parc hospitalier pendant la crise, et jusqu'à la fin du Ségur, a minima, le temps de discuter justement avec ceux qui font l'hôpital au quotidien", ajoute-t-il.

Les sujets de l'engagement des soignants et de l'organisation du travail seront aussi évoqués durant cette consultation, précise le ministre de la Santé. "Le président de la République et le Premier ministre ont souhaité à travers ce 'Ségur de la santé' montrer la reconnaissance et la juste valorisation des métiers des blouses blanches qui ont pris énormément soin des Français pendant cette crise et qui prennent soin, d'ailleurs, en dehors de la crise, des Français au quotidien", explique Olivier Véran. "Il y avait un décrochage du niveau des rémunérations des soignants hospitaliers par rapport aux salaires moyens, il y a eu des baisses de budget année après année au cours des dix ou quinze dernières années. C'est l'engagement de cette majorité que d'aller soutenir et valoriser leurs actions." 

Vers plus de décentralisation ?

Plus qu'une revalorisation salariale, le ministre entend améliorer le fonctionnement de l'hôpital dans son ensemble. Il déplore une centralisation parfois trop importante des décisions. "Je constate, jour après jour, qu'il y a des pilotages nationaux qui peuvent être rigides, détachés, éloignés des territoires, de la volonté des soignants".

"Je crois que ça fait l'unanimité dans notre pays, le fait que nous soyons extrêmement jacobins, qu'il y ait un excès de normes de bureaucratie", confie Olivier Véran. "Je crois à la souplesse, à la flexibilité, je crois que ce ne sont pas des gros mots au contraire, et je crois à la confiance."