Le président de SOS Méditerranée a déclaré qu'il s'agit "d'une situation exceptionnelle qui ne doit pas se reproduire" du fait de la distance parcourue par les migrants secourus. 0:55
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avec AFP , modifié à
Un débarquement en France de migrants secourus en Méditerranée centrale, entre la Libye et l'Italie, comme celui en cours ce vendredi à Toulon, "est une situation exceptionnelle qui ne doit pas se reproduire", a déclaré le président de l'ONG de secours SOS Méditerranée.

Alors que le bateau de sauvetage Ocean Viking a accosté ce vendredi matin à Toulon après trois semaines d'errance, le président de l'ONG SOS Méditerranée a souhaité réagir. Il décrit "une situation exceptionnelle qui ne doit pas se reproduire" du fait de la distance parcourue par les migrants, secourus en Méditerranée centrale, entre la Libye et l'Italie.

"Ce n'est pas normal de débarquer à cette distance des lieux de sauvetage. Nous saluons la décision de la France mais (…) il y a eu un calvaire de trois semaines", a déclaré François Thomas au moment où 230 migrants secourus au large de la Libye débarquent à Toulon après le refus de l'Italie d'accueillir l'Ocean Viking, bateau de SOS Méditerranée.

Plus de 1.300 morts en mer Méditerranée en 2022

"Nous saluons la décision de la France mais (…) il y a eu un calvaire de trois semaines", a ajouté le président de l'ONG dont le siège est à Marseille. Après une "telle séquence", "on va repartir en mer, bien sûr", a assuré le directeur des opérations de l'organisation non-gouvernementale, Xavier Lauth.

"Pourquoi ? Parce qu'il y a déjà plus de 1.300 morts cette année en mer Méditerranée centrale, parce qu'il y a eu plus de 20.000 morts depuis 2014 dans la mer Méditerranée et qu'on n'accepte pas que cette mer devienne un cimetière", a-t-il souligné.

De nouvelles opérations en perspective

"On continuera à opérer dans les mêmes zones, à effectuer des sauvetages, et à demander un lieu sûr pour débarquer ces rescapés à la Libye (…), à Malte, à l'Italie aussi", a côté précisé le responsable de SOS Méditerranée, en précisant que ces nouvelles opérations se dérouleront après une "escale technique" prévue de longue date pour l'entretien du navire à la coque rouge.

"Tout le monde, les États (européens) mais aussi les humanitaires dont je fais partie, a négligé cette situation pendant de trop longues années. Il y a eu des milliers de morts, c'est absolument honteux", a pour sa part regretté la directrice générale de l'ONG, Sophie Beau.