Obsèques du jeune homme tué lors d'une rixe près de Grenoble : "On ne peut pas pardonner"

C'est dans cette boîte de nuit de Meylan qu'Adrien et ses amis avaient passé la soirée.
C'est dans cette boîte de nuit de Meylan qu'Adrien et ses amis avaient passé la soirée.
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Rémy Pierre, édité par Anaïs Huet
Adrien Perez, 26 ans, a été poignardé à la sortie d'une boîte de nuit dans la nuit de samedi à dimanche, alors qu'il célébrait son anniversaire. Vendredi après-midi, 300 personnes sont venues lui rendre un dernier hommage.
REPORTAGE

Les copains d'Adrien Perez, qui fêtaient avec lui son anniversaire le week-end dernier, portent son cercueil blanc à la sortie de l'église. Dans la nuit de samedi à dimanche, ce jeune homme de 26 ans a été mortellement blessé au couteau lors d'une rixe, à la sortie d'une discothèque de Meylan, près de Grenoble.

"On ne veut plus ça". En retrait à quelques mètres, Charlotte, elle aussi présente dans la boîte de nuit, se débat entre colère et tristesse. "Je ne vois pas comment on peut mourir comme ça, pour une histoire… Il est mort pour rien. On ne peut pas pardonner, ce n'est pas possible", s'émeut-elle au micro d'Europe 1. Mickaël, un autre ami, n'a pas participé à cette funeste soirée mais tenait à être présent aux obsèques "pour montrer notre attachement à Adrien, qui nous a quittés dans de terribles circonstances. Pour soutenir aussi la famille, car c'est dans ces moments-là que l'on doit se serrer les coudes. Et pour montrer aussi qu'on ne veut plus ça, qu'on ne laisse pas passer ce genre de choses".

"Demain, ce sera la même chose". Les parents de la victime ont voulu faire de cette cérémonie une tribune contre ces morts violentes et gratuites qui gangrènent Grenoble. Jean-Christophe, le père d'une amie d'Adrien, partage ce ras-le-bol. "Tout le monde se sent impuissant, mais tout le monde a l'intime conviction que demain, ce sera la même chose. En parler, c'est très bien. Ça permet déjà de voir qu'une majorité est contre cette violence extrême, mais ça ne l'arrête pas", dénonce-t-il.

Avant que son cercueil ne parte vers le cimetière, un autre ami d'Adrien crie sa rage : "Il faut que l'on arrête d'être tué pour une cigarette ou un regard de travers !"

Depuis, les agresseurs du jeune homme et de ses amis ont été mis en examen.