Les soignants font partie des professions soumises à l'obligation vaccinale. 3:54
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Jonathan Grelier
Le projet de loi sur l'extension du pass sanitaire, adopté dans la nuit de dimanche à lundi par le Parlement, prévoit une suspension du salaire pour les professionnels soumis à l'obligation vaccinale contre le Covid-19 qui refuseraient de s'y plier. "Cette mesure-là est catastrophique", déplore Olivier Youinou, du syndicat Sud Santé de l'AP-HP, lundi sur Europe 1.
INTERVIEW

Le Parlement a adopté dans la nuit de dimanche à lundi le projet de loi sur l'extension du pass sanitaire en France pour les professions soumises à l'obligation vaccinale contre le Covid-19, comme les soignants, il n'y aura finalement pas de licenciement pour les personnes qui ne respecteraient pas l'obligation mais tout de même une suspension du salaire. "Cette mesure-là est catastrophique pour l'attractivité de nos carrières et ça, le gouvernement ne le mesure pas", s'agace Olivier Youinou, infirmier anesthésiste et co-secrétaire général du syndicat Sud Santé de l'AP-HP (Assistance publique-Hôpitaux de Paris), lundi, sur Europe 1.

"On est déjà en sous-effectif latent depuis des années…"

"Il suffit de venir dans nos hôpitaux pour voir que ce n'est vraiment pas la solution", tempête encore le soignant sur Europe 1. "On est déjà en sous-effectif latent depuis des années…" Pour Olivier Youinou, cette contrainte supplémentaire tombe mal car "la question, dans nos établissements, est déjà l'attractivité et la fidélisation de nos personnels. Nos carrières ne sont pas engageantes, pas fidélisantes… Il y avait d'ailleurs un consensus dans la population pour dire qu'on était sous-payés, sous-revalorisés, sous-reconnus par rapport à la mission d'intérêt général qui est la nôtre", ajoute le soignant.

Selon cet infirmier anesthésiste, la mesure est d'autant plus pénalisante que l'hôpital est déjà sous forte tension. "Pas plus tard que ce matin, j'ai une collègue qui a été déplacée de son service parce qu'il manquait du personnel dans un autre", illustre le syndicaliste. "La désorganisation, elle est déjà quotidienne dans nos établissements."