Numérique à l'école : "le but n'est pas d'arroser le pays de tablettes", assure Jean-Michel Blanquer

Jusqu'alors, Jean-Michel Blanquer s'était très peu exprimé sur le sujet.
Jusqu'alors, Jean-Michel Blanquer s'était très peu exprimé sur le sujet. © Eric Feferberg / AFP
  • Copié
avec AFP
Dans un entretien à l'AFP, le ministre de l'Éducation Jean-Michel Blanquer a justifié les contours de sa stratégie pour le numérique à l'école, mardi.

"Le but n'est pas d'arroser tout le pays de tablettes", a déclaré à l'AFP mardi le ministre de l'Éducation Jean-Michel Blanquer, qui doit présenter sa stratégie pour le numérique à l'école, avec une meilleure protection des données des élèves, comme les photos de classe ou leurs travaux.

Des enjeux "avant tout qualitatifs". Lors du quinquennat précédent, le président Hollande avait annoncé un plan d'un milliard d'euros, qui prévoyait entre autres d'équiper les collégiens en ordinateurs portables. Aujourd'hui, "l'approche est clairement différente", a indiqué à l'AFP Jean-Michel Blanquer, qui s'était jusqu'alors très peu exprimé sur le sujet. "Le but n'est pas d'arroser tout le pays de tablettes, (...) Les enjeux sont d'abord et avant tout qualitatifs", a-t-il dit.

Un nouveau délégué à la protection des données. Lors d'un discours à l'université d'été de l'éducation numérique (Ludovia) à Aix-les-Thermes, dans l'Ariège, il devait annoncer mardi après-midi la nomination de l'inspecteur général Gilles Braun comme délégué à la protection des données. "Il va être la vigie du respect par le ministère et les établissements des enjeux de protection des données des élèves", a expliqué le ministre à l'AFP. "Il sera appuyé par un comité d'éthique".

"Le numérique n'est pas une fin en soi". Pour "mieux protéger" les élèves, le gouvernement a aussi fait voter avant l'été l'interdiction des téléphones portables à l'école et au collège, a rappelé Jean-Michel Blanquer. Car "le numérique n'est pas une fin en soi, c'est un outil dont on ne doit ignorer ni les bons ni les mauvais aspects". Dans l'enseignement du numérique à l'école, "on a franchi un pas important avec la réforme du bac", annoncée cet hiver, a estimé le ministre, qui veut aussi être "offensif" sur le sujet.

"Pour la première fois, les sciences informatiques en tant que telles vont faire l'objet d'une discipline spécifique, et le numérique entre dans le socle des enseignements communs du lycée", a souligné Jean-Michel Blanquer. "La réforme de la voie professionnelle passera aussi notamment par le déploiement du numérique", a-t-il ajouté. Le numérique devrait également être mis au service des évaluations des élèves, prévues en CP et en classe de seconde. Le gouvernement investit par ailleurs plusieurs millions d'euros dans l'intelligence artificielle et pour soutenir les EdTechs (les start-up qui inventent l'éducation du futur, ndlr), a rappelé le ministre.