Nouvelle-Calédonie : la famille du jeune homme tué conteste la légitime défense

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Le jeune homme aurait cherché à percuter le gendarme (illustration). © FRED PAYET / AFP
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avec AFP , modifié à
La famille d'un jeune homme tué par un gendarme samedi en Nouvelle-Calédonie conteste la légitime défense avancée par le parquet et entend porter plainte contre l'Etat.

Elle entend porter plainte contre l'Etat. La famille d'un homme de 23 ans tué samedi en Nouvelle-Calédonie au cours d'un contrôle de gendarmerie a contesté mardi l'hypothèse de la légitime défense avancée par le parquet. "On ne croit absolument pas à cela", a déclaré Roch Wamytan, grand chef du district de Pont des Français, tribu de Saint-Louis, d'où est originaire la victime. "Les témoins directs ont vu la scène se dérouler sous leurs yeux et disent que le gendarme n'était absolument pas en état de légitime défense", a-t-il affirmé. Roch Wamytan a ainsi annoncé que "des démarches allaient être entreprises afin de connaître la vérité en déposant plainte contre l'Etat".

Il aurait cherché à percuter le gendarme. Tôt samedi matin, un gendarme a fait usage de son arme en direction du conducteur d'un fourgon qui "roulait à très vive allure en direction de l'un de ses collègues placé en appui, cherchant manifestement à le percuter", selon les termes d'Alexis Bouroz, procureur de la République de Nouméa. Le parquet a également assuré que le gendarme à l'origine du tir, "très expérimenté", aurait agi "en état de légitime défense". Cette thèse ressort d'une reconstitution organisée sur les lieux, des constatations et des premières auditions d'un suspect de 18 ans, passager du fourgon et interpellé au moment des faits, "qui a confirmé la version des gendarmes".

Enrayer la violence. Mardi, la tension est redescendue d'un cran au Mont-Dore, après deux jours d'incidents entre les forces de l'ordre et des jeunes. La tribu de Saint-Louis est située sur le territoire de cette commune de la banlieue de Nouméa. Les barrages disposés sur la route longeant la tribu ont été levés, à la suite d'une médiation entre la famille, les responsables coutumiers, la mairie et le représentant de l'Etat. "Ce travail va se poursuivre afin d'éviter de nouvelles crispations", a déclaré Eric Gay, maire du Mont-Dore, "intimement convaincu" que le recours à la force serait susceptible "d'entraîner des événements plus graves encore à l'échelle du territoire".