Notre-Dame-des-Landes : incidents à Rennes lors d'un défilé carnaval

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G.S. avec AFP
Près d'un millier de personnes déguisées ont manifesté samedi après-midi au centre-ville de Rennes contre le projet d'aéroport et contre l'état d'urgence. 

Le défilé se présentait comme festif... mais il a terminé sous les bombes lacrymogènes. Près d'un millier de personnes déguisées, 750 selon la préfecture, ont manifesté samedi après-midi au centre-ville de Rennes contre le projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes et contre l'état d'urgence. Après quelques débordements, les forces de l'ordre sont intervenus avec des tirs de grenades lacrymogènes au milieu de la foule des promeneurs du week-end.

"Quand on arrive en ville". Arborant des masques de carnaval ou des foulards autour de la tête de couleur bariolée ou en habits sombres, les manifestants ont défilé avec des marionnettes géantes, dont une représentant le premier ministre Manuel Valls armé d'un pistolet. Accompagnés de percussions, ils ont scandé "Vinci (nom du concessionnaire du projet d'aéroport de Notre-Dame des Landes, ndlr), dégage, résistance et sabotage". Le défilé s'était ébranlé derrière une banderole "Quand on arrive en ville", en référence à une chanson de Daniel Balavoine, après un rassemblement-banquet devant le Parlement de Bretagne, avec la participation de membres de la Confédération paysanne.

Promis, on ne jettera que de la farine. Un important dispositif de forces de l'ordre, avec un hélicoptère en survol, encadrait la manifestation dont les organisateurs, opposants en Ille-et-Vilaine à l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, avaient souligné leur intention que le défilé reste bon enfant et leur volonté de ne jeter "que de la farine". Après avoir effectivement jeté de la farine en direction des passants à proximité ou des journalistes, des manifestants ont lancé quelques oeufs, dont certains remplis de peinture, sur les forces de l'ordre, et tagué quelques inscriptions.

Les forces de l'ordre sont alors intervenues par des tirs de grenades lacrymogènes, en plein quartier commercial du centre-ville, à proximité immédiate des quais de la Vilaine, au beau milieu des badauds, des promeneurs en famille ou des clients des magasins environnants.  Interrompus en 2012 lors d'une première tentative d'expulsion, les travaux de l'aéroport, à 15 km au nord de Nantes, n'ont pas repris depuis.