Nonce accusé d'agressions sexuelles : le parquet a demandé la levée de son immunité diplomatique

Mgr Ventura occupe le poste de nonce apostolique depuis 2009 à Paris.
Mgr Ventura occupe le poste de nonce apostolique depuis 2009 à Paris. © REMY GABALDA / AFP
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avec AFP
Le parquet de Paris a demandé à lever l'immunité diplomatique de Luigi Ventura, le représentant du Vatican en France visé par une enquête pour "agressions sexuelles".

Le parquet de Paris a demandé la levée de l'immunité diplomatique du nonce apostolique, le représentant du Vatican en France visé par une enquête pour "agressions sexuelles", a-t-il indiqué confirmant une information du quotidien La Croix. Quatre plaintes ont été déposées et trois des plaignants ont déjà été entendus par les enquêteurs. Au moins trois des plaignants reprochent à Luigi Ventura, 74 ans, des mains aux fesses appuyées. Cette demande de levée immunitaire vise à pouvoir auditionner le nonce.

Dans ce type de procédure, la demande est transmise au parquet général de Paris, avant de passer par le ministère de la Justice qui la transmet au Quai d'Orsay. Le ministère des Affaires étrangères doit ensuite la relayer à l'Etat concerné, soit le Vatican. Selon les informations d'Europe 1, la France n'entend toutefois pas demander la levée de l'immunité diplomatique.

L'affaire avait éclaté en février. L'affaire avait éclaté en février dans la presse lorsqu'avait été révélée l'ouverture d'une enquête le 24 janvier par le parquet de Paris. La mairie de Paris avait signalé au parquet, en vertu de l'article 40 du code de procédure pénale, qu'un jeune cadre municipal s'était plaint d'attouchements répétés du nonce apostolique lors d'une cérémonie le 17 janvier. Deux autres plaignants s'étaient ensuite manifestés et avaient relaté des récits similaires de "mains aux fesses appuyées" en 2018.

Il ne peut pas être entendu sous contrainte par les enquêteurs. Diplomate de carrière du Vatican, Mgr Ventura occupe le poste de nonce apostolique depuis 2009 à Paris. Il est chargé des relations du Saint-Siège avec les autorités françaises d'une part et avec les évêques de France d'autre part, pour lesquels il participe au processus de nomination. Compte tenu de ses fonctions, il bénéficie de l'immunité diplomatique et ne peut être entendu sous contrainte par les enquêteurs. Les plaignants et leurs avocats avaient écrit au Quai d'Orsay pour exiger que la France demande au Vatican de lever cette protection diplomatique.