Nice : le procureur perquisitionné dans le dossier du Negresco

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L'avenir du Negresco, dont la propriétaire nonagénaire est sous tutelle, fait l'objet de multiples convoitises, manœuvres et conflits. © VALERY HACHE / AFP
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avec AFP
Le procureur de la République de Nice a vu son bureau et son domicile perquisitionnés dans le cadre d'une enquête sur la succession du palace Negresco.

Le bureau et le domicile du procureur de la République à Nice, Jean-Michel Prêtre, ont été perquisitionnés dans le cadre d'une enquête sur la succession de l'hôtel Negresco, palace niçois sous administration judiciaire depuis 2013, a indiqué jeudi Le Parisien-Aujourd'hui en France. Interrogé par l'AFP, Jean-Michel Prêtre n'a pas démenti l'information, renvoyant vers le parquet national financier, qui s'est de son côté contenté de déclarer que "des actes (avaient) été menés dans le cadre d'une information judiciaire ouverte contre X".

L'hôtel objet de convoitises et de conflits. L'avenir du Negresco, l'un des palaces les plus connus au monde dont la propriétaire nonagénaire est sous tutelle, fait l'objet de multiples convoitises, manœuvres et conflits. Les enquêteurs cherchent à savoir si Jean-Michel Prêtre aurait pu, en saisissant le tribunal de commerce en 2017, avoir outrepassé ses pouvoirs voire favorisé un candidat repreneur, selon Le Parisien.

Un administrateur mis en examen pour abus de faiblesse. L'hôtel, un cinq étoiles de 124 chambres et suites abritées dans un bâtiment Belle Époque emblématique de la Promenade des Anglais, est géré par une administratrice judiciaire, Me Nathalie Thomas, depuis 2013 et le placement sous tutelle de la propriétaire Jeanne Augier. C'est le procureur de Nice lui-même qui avait encouragé la sauvegarde de l'établissement quand la justice a commencé à soupçonner des manœuvres autour de Jeanne Augier pour capter l'hôtel. Un administrateur, Pierre Couette, trentenaire et spécialiste d'histoire de l'art, est mis en examen dans ce dossier pour abus de faiblesse.

Ce qu'avait dit le procureur en 2017. Quatre ans plus tard, estimant que ce n'était pas le rôle d'une administratrice judiciaire de gérer éternellement un hôtel de ce gabarit, le procureur avait saisi le tribunal de commerce pour décider de la suite. Une intervention vécue comme une pré-vente déguisée par la direction et les salariés. "Mon boulot c'est l'intérêt général, et que le Negresco continue à Nice, qu'il puisse se développer et devienne enfin peut-être un jour un vrai palace, car il n'en a que l'appellation commune mais pas le titre", s'était alors défendu le procureur.

Prix du palace : entre 300 et 400 millions d'euros minimum. Revenu à une situation confortablement bénéficiaire alors qu'il tournait à perte il y a sept ans, selon la direction, le Negresco est le dernier palace familial de l'Hexagone resté français. En raison de sa renommée, il pourrait valoir entre 300 millions et 400 millions d'euros, selon une estimation de 2016, sans compter le mobilier et les œuvres d'art.