Nice : le maire abroge puis reprend un nouvel arrêté imposant le masque

"Je ne lâcherai rien pour protéger les Niçois", a lancé lundi après-midi sur Twitter Christian Estrosi, avant de prendre un nouvel arrêté valable jusqu'au 12 mai.
"Je ne lâcherai rien pour protéger les Niçois", a lancé lundi après-midi sur Twitter Christian Estrosi, avant de prendre un nouvel arrêté valable jusqu'au 12 mai. © CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP
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avec AFP , modifié à
Le maire de Nice, Christian Estrosi, a été obligé d'abroger une première version de son arrêté rendant obligatoire le masque dans tout l'espace public de sa ville. Mais il en a publié un autre dans la foulée, qui impose son port sous conditions. 

Le début du déconfinement a eu lieu lundi à Nice sans arrêté imposant le port du masque dans la rue, après un imbroglio autour du texte du maire LR Christian Estrosi, attaqué en justice, et dont une nouvelle mouture a été adoptée dans la journée.

Un arrêté imposant le port du masque abrogé dimanche soir

Le maire LR de Nice Christian Estrosi avait pris jeudi un arrêté imposant le port du masque dans l'espace public à Nice de 8h à 20h pour "motifs sanitaires", une mesure que ne prônait pas le gouvernement. A quelques heures d'une audience au tribunal administratif où il était attaqué via deux recours déposés par la Ligue des droits de l'Homme (LDH) et un ancien conseiller d'Etat agissant à titre individuel, il a abrogé ce texte dimanche soir.

Christian Estrosi savait "qu'il ne pouvait pas aller à l'encontre de la législation nationale" 

A l'audience, l'avocat de la ville Me Adrien Verrier a justifié l'abrogation du texte, intervenue dimanche soir "très tard (...) pour en prendre un plus adapté". Il a aussi défendu le bien-fondé du précédent texte, mettant en garde contre une éventuelle deuxième vague de la maladie "très dangereuse" : "Il fallait préparer le déconfinement par des actes positifs". Mireille Damiano, avocate de la Ligue des droits de l'Homme et par ailleurs candidate de la liste citoyenne et de gauche au premier tour des municipales le 15 mars, a quant à elle ironisé sur l'abrogation en catimini de l'arrêté, publiée "sur un petit site dédié" où "il faut être extrêmement curieux pour voir ce qui se passe". 

La suppression du texte démontre, selon elle, que Christian Estrosi savait "parfaitement qu'il ne pouvait pas aller à l'encontre de la législation nationale" et qu'il risquait d'être désavoué au tribunal. La LDH avait déjà obtenu le 17 avril une décision favorable du Conseil d'Etat concernant le même type d'arrêté pris par la ville de Sceaux (Hauts-de-Seine) sur le principe que les maires n'ont pas le pouvoir d'aggraver les mesures sanitaires prises par le gouvernement.

Un nouvel arrêté imposant le port du masque, sous certaines conditions

"Je ne lâcherai rien pour protéger les Niçois", a lancé lundi après-midi sur Twitter Christian Estrosi, avant de prendre un nouvel arrêté valable jusqu'au 12 mai qui s’appuie sur le décret temporaire du Premier ministre paru lundi. Le nouvel arrêté impose le port du masque sous certaines conditions, notamment dans les situations engendrant "une incompatibilité avec les exigences des règles de distanciation sociale". Un autre est attendu après promulgation de la loi d'urgence sanitaire.

Contrairement au gouvernement qui formule des recommandations, le masque s'impose à Nice toutes personnes âgées de 11 ans et plus dès lors que l'exiguïté d'un lieu rend impossible des distances physiques d'un mètre minimum. Les Niçois qui ne respectent pas cette obligation s'exposent à une contravention.