Nice : démantèlement d'un trafic de déblais de chantier jetés dans la nature

Neuf hommes personnes ont été mises en examen dans cette affaire.
Neuf hommes personnes ont été mises en examen dans cette affaire. © AFP
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avec AFP , modifié à
Plusieurs centaines de tonnes de débris de chantiers ont été disséminés dans l'arrière-pays niçois par des entreprises initialement chargées de leur traitement.

Un trafic de déblais de chantier disséminés dans la nature sans retraitement, provenant notamment du tramway de Nice et organisé par une "nébuleuse" d'entreprises basées pour certaines à Monaco, a été démantelé et neuf personnes mises en examen, a indiqué vendredi le parquet. "Ce sont des centaines de tonnes dont il s'agit" et "le préjudice direct du point de vue des marchés publics se calcule en millions d'euros, avec une deuxième ardoise qui s'annonce pour la nécessaire remise en état et le traitement des déchets qui ont pu être entreposés ici et là de manière sauvage", a indiqué le procureur de la République Jean-Michel Prêtre, confirmant une information du Parisien-Aujourd'hui en France.

Trois hommes écroués. "Neuf hommes, dont quatre sont les responsables des entreprises qui ont organisé et mis en oeuvre ce trafic, ont été mis en examen. Au moins trois ont été écroués à la prison de Nice et une quinzaine de camions ont été placés sous scellés judiciaires", a ajouté le procureur. L'enquête, désormais aux mains de plusieurs juges d'instruction, avait démarré il y plusieurs années, pour des soupçons très différents, infractions au code du Travail et fraudes aux cotisations sociales. "On a pu se rendre compte de la réalité très concrète de leur activité", souligne Jean-Michel Prêtre.

Les entreprises étaient "attributrices de différents marchés, notamment des marchés publics pour l'emport et la mise dans des sites d'enfouissement technique classés de déchets non-inertes, en particulier de déchets industriels, de déblais de destruction de bâtiments ou de travaux publics routiers ou du tramway", détaille-t-il. Ces déblais génèrent un coût de traitement, de dépollution et de tri très onéreux.

Une pollution importante. Or, les entreprises, liées entre elles par une coopération ou des relations de sous-traitance, ont en fait entreposé les déblais "sur des terrains qui ne sont absolument pas des décharges, et pour beaucoup, des terrains privés situés ici et là dans la nature", précise Jean-Michel Prêtre. "On est vraiment dans la situation d'une pollution possible très importante, surtout par des temps aussi pluvieux que ces jours-ci", dit-il.