Notre-Dame-des-Landes : le sol trop fragile pour les pistes de l’aéroport ?

Le projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes est enlisé depuis de nombreuses années.
Le projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes est enlisé depuis de nombreuses années. © AFP
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J.R. avec François Coulon , modifié à
Selon un chercheur au CNRS, les sols de Notre-Dame-des-Landes ne seraient pas assez solides pour supporter la construction des pistes de l’aéroport. 

Un nouveau pavé dans la mare pour Notre-Dame-des-Landes. Selon un chercheur au CNRS de Nantes, Luc Brohan, le sol du bocage ne serait pas solide pour supporter la construction des pistes du futur aéroport. Le scientifique est arrivé à cette conclusion après avoir compilé cinq thèses récentes consacrées "aux traitements des sols argileux par liant hydrauliques", écrit mardi le journal Le Monde.

"Possible de construire ces pistes, mais cela ne tiendra pas." Le chercheur en physique et chimie des matériaux a alerté par écrit le ministère de l’Environnement le 6 novembre. Luc Brohan a également décidé de rendre public son travail de synthèse. Selon lui, la méthode utilisée par le concessionnaire du futur aéroport (Ago-Vinci) pour consolider le sol de Notre-Dame-des-Landes est inefficace. "La présence d’eau dans le sol finira par annihiler tous les effets du traitement dans un délai rapide : la piste va donc s’affaisser", affirme le chercheur. 

"Un surcoût important". Un avis partagé par Françoise Verchère, élue anti-aéroport. "Sur un sol comme celui de Notre-Dame-des-Landes, la chaux ne tient pas dans le temps", explique-t-elle. "Donc, très rapidement, l'eau reviendra et on aura une piste qui gondolera. S'il faut planter des pieux ou bien faire une piste en béton, ça n'a plus rien à avoir. Le surcoût devrait être important".  

Bientôt un nouveau coup dur sur le plan judiciaire ? Notre-Dame-des-Landes est vivement combattu depuis une quinzaine d’années. Le projet d’aéroport, déjà fragilisé par les divisions politiques, devrait connaître un nouveau coup d’arrêt sur le plan judiciaire dans les prochains jours.

Le rapporteur public a demandé lundi à la cour administrative d’appel de Nantes d’annuler deux arrêtés d’autorisation des travaux, un avis généralement suivi. La décision de la cour est attendue sous 15 jours.