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François Coulon, avec AFP, édité par A.H. , modifié à
La préfète des Pays de la Loire rencontre mercredi une délégation d'occupants de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes pour les inciter à se conformer au processus de régularisation.

Après un face-à-face violent de dix jours avec les gendarmes, les zadistes de Notre-Dame-des-Landes ont rendez-vous mercredi après-midi en préfecture. C'est le ministre de la Transition écologique Nicolas Hulot qui présidera la rencontre. 

Cette réunion, qui doit débuter à 14h30 en préfecture, vise à trouver une issue au conflit, après dix jours d'opérations de gendarmerie sur le site et des heurts entre opposants à l'ex-projet d'aéroport et forces de l'ordre.

Les occupants ont jusqu'à lundi - date de l'ultimatum fixé par Emmanuel Macron - pour définir ou préciser leurs projets agricoles sur le site. Si aucune demande de régularisation individuelle n'est déposée auprès des autorités, on se dirigera vers une évacuation quasi-totale de la ZAD. 

"Il nous faut du temps". C'est donc la peur qui fait sortir les zadistes du bois et leur fait prendre le chemin de la préfecture. Les occupants estiment que "cet ultimatum du 23, qui est un temps très, très court (…) ressemble plus à un couperet" qu'à "des conditions pour un véritable dialogue". "C'est une sorte de chantage à la terreur. Il faut qu'on se donne plus de temps dans les négociations", a souligné un occupant. Camille, porte-parole des zadistes, dénonce elle aussi une procédure précipitée. "Il faut arrêter le massacre et empêcher la poursuite des expulsions. Il nous faut du temps. On a la tête dans la gueule du tigre, on ne peut pas travailler comme ça", s'alarme-t-elle au micro d'Europe 1.

Rentrer dans les clous. Mercredi après-midi, lors de sa rencontre avec les zadistes, la préfète des Pays de la Loire Nicole Klein doit leur appeler "les conditions de projets agricoles sur la zone", où l'agriculture doit répondre "aux mêmes règles" qu'ailleurs : adhérer à la mutualité sociale agricole, "payer son eau et son électricité, laisser les chemins accessibles à tous". "Il n'y a pas de zone de non-droit". Pour se régulariser, les occupants doivent remplir un formulaire simplifié n'ayant "pas de valeur juridique" mais permettant de "savoir le nom de la personne, où elle veut s'installer, ce qu'elle veut faire", a fait savoir la préfète de région.

Entendu sur europe1 :
On ne peut pas s'appeler Camille jusqu'à la fin des temps. Il faut mettre un nom

"Pacifier la situation". "On ne peut pas s'appeler Camille jusqu'à la fin des temps. Il faut mettre un nom", s'agace Françoise Verchère, une combattante anti-aéroport de la première heure, soutien de la préfète. "Je demande vraiment à ceux qui veulent vivre là de saisir la possibilité de pacifier clairement la situation. On peut craindre qu'à un moment le gouvernement dise : 'j'évacue vraiment'. Et là, ce sera une vraie guerre. C'est pour ça que je suis très inquiète", confie-t-elle au micro d'Europe 1. À l'heure actuelle, "les seuls qui sont en situation régulière sont les quatre agriculteurs historiques qui ont demandé la rétrocession de leurs terres et ceux qui ont une convention d'occupation temporaire qui souvent exploitent les terres sans habiter là", a indiqué Nicole Klein. 

Une convention collective précaire d'un an. "Ce qu'on nous propose, c'est un format qu'on juge trop individuel. Il faut de la part de l'État une ouverture à des projets qui ne soient pas purement agricoles et qu'il y ait une possibilité, dans la manière dont seront passées les conventions, qu'il n'y ait pas de morcellement du territoire", a-t-il explicité. "Le problème n'est pas de donner ou pas des noms mais de savoir quel cadre on trouve pour avoir une convention d'occupation précaire globale et collective", soutient un autre zadiste. Pour l'heure, les zadistes proposent une convention collective précaire d'un an pour préparer l'avenir.