Mort de Cédric Chouviat : un policier a pratiqué un "étranglement arrière", selon l'IGPN

Trois policiers sont mis en examen pour "homicide involontaire" dans l'enquête sur la mort du livreur Cédric Chouviat.
Trois policiers sont mis en examen pour "homicide involontaire" dans l'enquête sur la mort du livreur Cédric Chouviat. © AFP
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avec AFP , modifié à
L'Inspection générale de la police, chargée de l'enquête sur la mort en janvier dernier de Cédric Chouviat lors d'un contrôle routier, estime que l'un des policiers a pratiqué un "étranglement arrière" sur le livreur. Ce membre des forces de l'ordre est mis en examen, comme deux de ses collègues, pour "homicide involontaire". 

L'Inspection générale de la police nationale (IGPN), chargée de l'enquête sur la mort en janvier de Cédric Chouviat lors d'un contrôle routier houleux, estime que l'un des policiers a pratiqué un "étranglement arrière" sur le livreur peu avant son asphyxie, selon des éléments dont a eu connaissance l'AFP mercredi. 

Dans une note de synthèse sur l'enquête, datée du 17 juin et qui a été révélée mardi par Libération et Mediapart, les enquêteurs de l'IGPN estiment qu'"après que Cédric Chouviat l'ait traité à plusieurs reprises de 'guignol' et lui ait annoncé son intention de déposer plainte contre lui", le chef d'équipe "l'avait amené au sol par le biais principalement d'un étranglement arrière, selon les sources". 

Trois policiers mis en examen pour homicide involontaire

Ce policier a été mis en examen pour "homicide involontaire" comme deux autres membres de l'équipage, tandis qu'une policière a été placée sous le statut intermédiaire de témoin assistée.

Cédric Chouviat, livreur de 42 ans, a fait un malaise lors de ce contrôle policier le 3 janvier près de la Tour Eiffel, au cours duquel il a été plaqué au sol avec son casque sur la tête. Transporté dans un état critique à l'hôpital, il est mort le 5 janvier. D'après les premiers éléments de l'autopsie dévoilés par le parquet de Paris, les médecins ont constaté chez cet homme une asphyxie avec "fracture du larynx" ainsi qu'"un état cardiovasculaire antérieur". Une information judiciaire a été ouverte.

Cédric Chouviat a affirmé "j'étouffe" à plusieurs reprises 

Comme le rappelle cette synthèse, très rapidement après le début de son interpellation, Cédric Chouviat a affirmé à plusieurs reprises "j'étouffe" - des mots que les policiers assurent ne pas avoir entendus. Pourtant, l'IGPN a noté que ce n'est qu'"à l'issue d'une période de flottement relativement longue", après "la prise de conscience du malaise de Cédric Chouviat", que les policiers ont "provoqué les secours, détaché et désencombré le blessé, puis mis en oeuvre un massage cardiaque à son bénéfice". Concernant ce massage cardiaque, le délai est évalué à trois minutes.

Dans leur compte-rendu initial d'intervention, daté du jour des faits et signé par la policière au nom des quatre membres de l'équipage, les policiers ne faisaient pas état de cet "étranglement arrière". Ils écrivaient par ailleurs qu'après avoir "constaté" que le visage de Cédric Chouviat était devenu "bleu", ils lui avaient "immédiatement" retiré les menottes, son casque et prodigué les premiers secours.