Mort de Cédric Chouviat : trois policiers mis en examen pour "homicide involontaire"

Deux policiers ont été mis en examen dans ce dossier (photo d'illustration).
Deux policiers ont été mis en examen dans ce dossier (photo d'illustration). © AFP
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Salomé Legrand, édité par Margaux Lannuzel , modifié à
Trois policiers ont été mis en examen du chef d'homicide involontaire et placés sous contrôle judiciaire, début juillet, dans l'affaire de la mort de Cédric Chouviat, livreur décédé après son interpellation par les forces de l'ordre. 

Trois policiers ont été mis en examen dans l'enquête sur la mort de Cédric Chouviat, livreur décédé après son interpellation à Paris, a appris Europe 1 jeudi, confirmant une information de Franceinfo. Les trois fonctionnaires ont été mis en examen début juillet du chef d'homicide volontaire, et placés sous contrôle judiciaire. Une quatrième policière appartenant à l'équipage ayant réalisé le contrôle a, elle, été placée sous le statut de témoin assisté.  

Cédric Chouviat, livreur de 42 ans, est mort dimanche 5 janvier des suites d'un malaise cardiaque lors de son interpellation deux jours plus tôt après un contrôle policier houleux près de la Tour Eiffel au cours duquel il a été plaqué au sol avec son casque sur la tête. Transporté dans un état critique à l'hôpital, il est mort des suites d'une asphyxie "avec fracture du larynx", selon les premiers éléments de l'autopsie communiqués par le parquet de Paris, qui a rapidement ouvert une information judiciaire pour "homicide involontaire".

Un contrôle routier tendu et filmé

Une expertise dévoilée fin juin a reconstitué les douze dernières minutes de ce contrôle routier, un échange "relativement correct" même si le livreur fait preuve d'"une forme de provocation". L'expert relève que les forces de l'ordre tentent de mettre fin au contrôle à plusieurs reprises, avant que la situation ne dégénère et que les policiers ne procèdent à l'interpellation de Cédric Chouviat. Le livreur dit alors à sept reprises "j'étouffe", lors de la vingtaine de secondes de son interpellation.

Les policiers ont contesté avoir entendu ces mots le jour du contrôle. A la "découverte" de ces mots à l'issue de l'expertise, ils se sont dits "catastrophés", selon l'expression de leurs avocats Me Thibault de Montbrial et Me Laurent-Franck Liénard. Selon l'expertise, "la quasi-totalité" de l'échange entre Cédric Chouviat et les policiers est toutefois "compréhensible" dans les trois vidéos tournées par la fonctionnaire de police placée sous le statut de témoin assisté.