Pap Ndiaye prévoit de mettre en place des binômes de collèges. 1:24
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Inès Zeghloul / Crédit photo : Adrien Nowak / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
Ce jeudi, le ministre de l'Éducation nationale Pap Ndiaye doit annoncer une série de mesures pour renforcer la mixité sociale et scolaire. Parmi elles, la création de binômes de collèges, qui permettrait de rapprocher des établissements contrastés socialement. Une décision qui ne convainc pas les parents d'élèves d'un collège parisien.

Renforcer la mixité scolaire : c'est le cheval de bataille de Pap Ndiaye qui annonce une série de mesures pour l'enseignement public. Parmi elles, le rassemblement de collèges par binômes afin de lier des établissements géographiquement proches mais socialement contrastés. Certains collèges l'expérimentent déjà, notamment dans le 18e arrondissement de Paris, où les parents font tout pour échapper au système.

Des établissements qui font "peur aux parents"

Avec une arme principale : la dérogation. Concrètement, ils demandent à inscrire leurs enfants hors secteur pour échapper à l'école ayant mauvaise réputation. "Des établissements ont parfois une image négative, qui sont liées à la population qui est scolarisée, à certains quartiers... Ces établissements font peur aux parents. Ils ne veulent pas scolariser et préfèrent scolariser leurs enfants dans des établissements plus prestigieux", détaille Audrey Chanonat, secrétaire générale du Syndicat des personnels de direction de l'Éducation nationale.

Exemple concret dans le 18e arrondissement de Paris. Le collège Berlioz souffre d'une mauvaise réputation. Il est couplé au collège Coysevox, situé 600 mètres plus loin et beaucoup plus attractif. Jihane, parents d'élèves, dénonce ce brassage de population et a fini par sortir son fils du public. "Il est inscrit au collège privé à Paris 18e. Il y avait des parents qui ont même déménagé : le fait de faire le mixage des deux collèges, les deux collèges ont commencé à dégrader. Ce n'est pas une réussite", assure la mère de famille.

Alors, mariage forcé ou bonne idée ? Selon le ministère de l'Éducation nationale, un tel rapprochement pourrait concerner près de 400 établissements partout en France.