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Marseille : les hôpitaux psychiatriques font les frais d’un manque criant de personnel

Stéphane Burgatt (à Marseille) . 1 min
Un couloir d'un hôpital psychiatrique. (Illustration)
Un couloir d'un hôpital psychiatrique. (Illustration) AFP / © AMELIE-BENOIST / BSIP / BSIP via AFP

L'hôpital psychiatrique est en souffrance en France. Depuis le début de l'année, personnel et organisations du secteur tirent la sonnette d'alarme face aux difficultés des structures spécialisées. À Marseille, l'hôpital Édouard Toulouse doit désormais trier les patients faute de moyens. Certaines personnes se retrouvent ainsi libres et sans soins, mettant en danger parfois leur vie et celle des autres.

L'hôpital psychiatrique français est en souffrance. Depuis le début de l'année, le Comité d'éthique pour la psychiatrie en France tire la sonette d'alarme, soulignant un allongement dramatique des temps de prise en charge. 

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Face au manque de personnels et au manque de lits, les hôpitaux doivent renoncer à soigner certains patients, qui peuvent pourtant, pour certains cas, représenter un danger pour la société. À l'hôpital Édouard Toulouse dans les quartiers nord de Marseille, la vetusté des locaux est visible. À cela s'ajoute un manque de personnels. Résultat, dans le service de Yasmina, infirimère dans cet établissement marseillais, 20 lits ont fermé. 

Des soigants dépités face à la situation

"On est obligé de prendre le pire pour le mettre à la place du moins pire", déplore-t-elle au micro d'Europe 1.  "Il y a des patients qui sont potentiellement dangereux, qui ont facilement un couteau sur eux", et qui sont pourtant dehors, poursuit-elle.

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"Le drame est déjà là. On ne laisse pas des gens à l'extérieur quand ils ont besoin de soins ! Résultat, dernièrement, on a eu quand même une intrusion dans un lycée. Le suspect a menacé au couteau les adultes et les élèves", explique la soignante. 

Aujourd'hui, l'hôpital ne répond pas aux besoins psychiatriques et cela a des conséquences, déplore le secrétaire sud-santé Kader Benayed. "Chaque lit fermé est potentiellement un acte de faits divers. Et un jour, il y aura un drame. Malheureusement, il y a des gens qui ne sont pas soignés et il y a des répercussions. Moi, aujourd'hui, j'ai peur pour mes enfants", confie-t-il. 

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Des difficultés face à l'afflux de prisonniers

Et selon ces soignants, faute de place dans une structure spécialisée, des détenus sont régulièrement mélangés avec les autres malades. "On ne peut pas refuser (une personne en besoin de soin ndlr), mais on ne peut pas soigner en toute sécurité. Quasiment tous les mois, on a des patients avec un statut de détenu qui s'échappent. Nous ne sommes pas une prison et c'est bien ce que nous dénonçons", poursuit le syndicaliste. 

Ce dernier souligne également la question de l'accès aux soins en centre-ville, où une structure de soins a dû fermer après l'intrusion répétée de dealers.