Marché du CO2 : 36 personnes renvoyées en correctionnelle pour une fraude à la TVA record

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avec AFP et Pierre de Cossette , modifié à
Cette escroquerie à la TVA, qui s'élève à 385 millions d'euros, est la plus importante mise à jour par la justice.

36 personnes ont été renvoyées devant le tribunal correctionnel pour une escroquerie à la TVA à 385 millions d'euros sur le marché des quotas d'émissions de carbone, la plus importante mise au jour par la justice, a indiqué mercredi une source proche du dossier.

Trois juges d'instruction parisiens ont ordonné le 31 août un procès pour ce dossier, le plus gros s'agissant de la fraude à la TVA sur le marché des droits à polluer. Cette affaire, partie de Marseille à la fin des années 2000, est l'un des volets de "l'escroquerie du siècle", qui aurait coûté au total 1,6 milliard d'euros au fisc français et dont plusieurs protagonistes ont déjà été jugés.

 

"La marraine du Panier" parmi les suspects. A Marseille, Christiane Melgrani est surnommée "la marraine du Panier", du nom du quartier historique de la Cité Phocéenne dans lequel elle s'est fait un nom et où sa compagne a monté un restaurant. Dans les années 1990, cette ex-professeur de mathématiques décide de changer d'univers. Elle fréquente alors les bars à hôtesses et se crée de nouvelles fréquentations : des  proxénètes  et des trafiquants de drogue. Son CV s'étoffe alors : plusieurs passages aux Baumettes, pour stups et escroqueries... jusqu'à la bascule dans une autre dimension, la taxe carbone. Christiane Melgrani se retrouve de nouveau dans le viseur de la justice. Elle serait l'une des organisatrices du volet marseillais de cet énorme dossier, à coups de sociétés relais à l'étranger, de gérants de paille. Elle compte aussi parmi ses fréquentations les sulfureux Cyril Astruc et Grégory Zaoui, deux noms indissociables de l'escroquerie à la taxe carbone, qui viennent d’être condamnés dans le dossier "Crépuscule" et qui sont en fuite.

Pendant l'enquête, certains ont confié la peur que leur inspirait la marseillaise, au point de ne pas oser, au téléphone, prononcer son nom. Désormais, Christiane Melgrani est en détention provisoire