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Jean-Gabriel Bourgeois
Un millier de personnes se sont réunies dimanche aux Lilas, pour rendre hommage à cet adolescent poignardé pendant un cours de sport mais aussi, plus largement, pour dénoncer la flambée des violences dans les quartiers sensibles.

Plus d'un millier de personnes sont venues rendre hommage dimanche, aux Lilas, à Kewi, ce lycéen de 15 ans mortellement poignardé le 4 octobre dernier, en marge d'un cours de sport. Cette marche silencieuse visait également à alerter les pouvoirs publics sur la violence dans les quartiers, un an après un drame similaire et la mort d'Aboubacar, un adolescent de 13 ans.

"Ça suffit de parler, de faire des marches. Il faut que les gens se bougent. Je suis sidérée de voir que ça ne remonte même pas jusqu’aux pouvoirs publics. Pourquoi ? Parce que l’on est dans des quartiers prioritaires ?", s’agace au micro d’Europe 1 Séverine Thiolière, maman du collectif "Action Ré-elles".

 

"En 2018, on a enterré une dizaine de jeunes"

"J’ai un garçon de 13 ans, et je suis pétrifiée du matin au soir, quand je pars travailler. Je ne peux pas rester sans rien faire, je suis révoltée au fond de moi", poursuit cette habitante du 19ème arrondissement de Paris. "En 2018, on a enterré une dizaine de jeunes. Que faut-il faire pour que les gens se lèvent ?", interroge-t-elle. "Je suis maman, je ne vais pas attendre que mon fils décède pour réagir."

"La violence est rentrée chez moi. Sept mecs ont défoncé ma porte parce qu’ils cherchaient le petit ami de ma fille. C’est dire jusqu’où la violence peut aller", raconte encore cette mère qui n’hésite pas à pointer la responsabilité de l’Etat. "Il faut que l’Etat se bouge, nous ne sommes pas des 'gilets jaunes' mais des mamans de gamins décédés. Tant que les choses continueront dans ce sens, il y a une caution de l’Etat dans la mort de ces jeunes", conclut-elle.