La hausse des températures inquiète les maraîchers : "C'est du jamais vu"

Les maraîchers Français souffrent des changements climatiques
Les maraîchers Français souffrent des changements climatiques © ERIC PIERMONT / AFP
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François Coulon édité par Léa Benaim
Janvier 2020 a été le mois de janvier le plus chaud de l'histoire sur l'ensemble de la planète, un record qui inquiète les maraîchers. En Loire-Atlantique, les changements climatiques ont quasiment ruiné leurs récoltes.
REPORTAGE

Avec jusqu'à 6 degrés de plus que la moyenne sur certaines régions, janvier 2020 a battu tous les records de chaleur. Le climat s'affole et les agriculteurs sont en première ligne. D'un côté, ils ont des plantes qui poussent en avance à cause des températures douces pour la saison, et d'un autre, les pluies torrentielles détruisent leurs récoltes. Novembre et décembre ont reçu seulement le tiers du niveau annuel de précipitations, et la douceur de janvier est elle aussi historique. Europe 1 est allée à la rencontre de maraîchers et de céréaliers dans un petit village de Loire-Atlantique.

"Louper une culture de blé chez nous, c'est du jamais vu" 

"Ce champ-là, ça devrait être un beau tapis vert. De le voir comme ça, une image de désert, c'est vraiment incroyable", désespère Michael Uno, maraîcher, interrogé par Europe 1. Un échec difficile à accepter. "Louper une culture de blé chez nous, c'est du jamais vu, ça prend aux tripes", déplore-t-il. Après la canicule et la sécheresse, ce cultivateur est inquiet. Trente hectares de terres gorgées d'eau, un blé asphyxié et presque 10.000 euros de préjudices, c'est ce que lui a coûté cette saison le réchauffement climatique. Désespéré, Michael va jusqu'à remettre en cause l'avenir de son métier de cultivateur. 

Laurent Jouve partage les mêmes inquiétudes que son collègue : "On ne pourra pas résister à des conditions, comme ça, indéfiniment". Beaucoup de maraîchers et de viticulteurs redoutent maintenant une vague de froid qui pourrait geler et ruiner leurs récoltes de l'été prochain. Selon ses prévisions, "40% des carottes ne seront pas récoltées", une perte importante pour l'agriculteur.