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Les manifestations de jeudi contre la loi Travail se sont déroulées dans le calme, à l’exception de heurts à Rennes et à Clermont-Ferrand. Pour Sophie Binet, secrétaire générale adjointe de la CGT, preuve est faite que les opposants ne sont pas des casseurs.
INTERVIEW

Très encadrées par les forces de l'ordre, les manifestations organisées jeudi dans toute la France ont réuni entre 70.000 et 200.000 opposants au projet de loi Travail. Le défilé parisien, que les autorités souhaitaient initialement interdire, est parti à 14h30 de la place de la Bastille pour se terminer vers 16h… place de la Bastille, les manifestants ayant longé le bassin de l’arsenal, selon un trajet déterminé par le ministère de l’Intérieur.

Dispositif de sécurité. "J’espère qu’on aura le droit a plus de 1,5 km pour pouvoir manifester", a lancé au micro d’Europe 1 Sophie Binet, secrétaire générale adjointe de la CGT ingénieurs, cadres et techniciens, à propos de la prochaine mobilisation mardi. "Certains manifestants ont été très choqués d’être traités comme dans un zoo." 2000 policiers étaient mobilisés et 95 individus ont été interpellés par les forces de l’ordre en amont du défilé, essentiellement pour détention d’objets pouvant servir de projectiles. "Il n'y a pas eu de casse, il n'y a pas du tout eu de heurts, il n'y a pas eu une grenade lacrymogène de lancée, il n'y a pas eu un blessé", s’est félicité Bernard Cazeneuve, ministre de l’Intérieur, devant la presse.

"Je veux souligner la responsabilité des manifestants et des manifestantes qui ont tenu à faire mentir les amalgames scandaleux de Manuel Valls qui a voulu assimiler les manifestants aux casseurs", a fait valoir la syndicaliste, invité jeudi soir du Club de la Presse d’Europe 1. "Les manifestants ne sont pas des voyous", martèle-t-elle, rappelant que durant le cortège certains syndicalistes ont distribué des fleurs aux CRS.

Entendu sur europe1 :
"Le Premier ministre a une stratégie de pyromane."

Une commission sur les violences policières. Évoquant l’affiche polémique de la CGT, elle estime que certains des dérapages qui ont pu émailler jeudi les différents cortèges sont d’abord de la responsabilités des forces de l’ordre : "Il y a un certain nombre de violences et de provocations policières. Il y a eu aujourd’hui un journaliste indépendant qui est toujours en garde à vue alors qu’il n’a rien fait, des militants pacifistes ont été passés à tabac à Bayonne." "La CGT, avec sept autres organisations syndicales et des droits de l’homme, demande une commission d’enquête parlementaire sur les violences policières et les conditions de maintien de l’ordre qui depuis le début de ce mouvement posent problème", a-t-elle annoncé.

Pour cette responsable, le premier ministre "a une stratégie de pyromane", en répondant à un problème politique - le projet de loi Travail – par une démonstration d’autorité. "Il multiplie les provocations pour essayer de faire de la surenchère. C’est ce qu’il fait depuis quatre mois, c’est scandaleux".