Manifestant amputé d'un testicule : une enquête ouverte ce lundi et confiée à l'IGPN

manifestation réforme des retraites
THOMAS SAMSON / AFP © Une enquête a été ouverte lundi après qu'un policier a donné un coup de matraque à un homme de 26 ans, qui a dû être ensuite amputé d'un testicule, lors de la manifestation contre la réforme des retraites.
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Europe 1 avec AFP
Après qu'un policier a donné un coup de matraque à un homme de 26 ans, entraînant l'amputation d'un de ses testicules, lors de la manifestation de jeudi dernier contre la réforme des retraites à Paris, une enquête a été ouverte ce lundi et confiée à l'Inspection générale de la police nationale (IGPN). 

Une enquête a été ouverte lundi après qu'un policier a donné un coup de matraque à un homme de 26 ans, qui a dû être ensuite amputé d'un testicule, lors de la manifestation jeudi contre la réforme des retraites à Paris, a indiqué le parquet de Paris. L'enquête, ouverte pour violences par personne dépositaire de l'autorité publique, a été confiée à l'Inspection générale de la police nationale (IGPN), a précisé le parquet. L'homme blessé, un ingénieur franco-espagnol vivant en Guadeloupe, a d'abord été jeté au sol par un policier, selon son récit rapporté dimanche à l'AFP par son avocate Me Lucie Simon.

 

"Sadisme"

Sur des clichés circulant sur les réseaux sociaux et des vidéos diffusées notamment par BFMTV et AB7 Média, on voit un autre policier donner un coup de matraque à l'entrejambe du jeune homme, qui est toujours au sol et tient un appareil photo dans une main. Après l'avoir frappé, le policier repart. La scène s'est déroulée au moment de heurts entre manifestants et forces de l'ordre, près de la place de la Bastille, avec jets de projectiles et usage de gaz lacrymogènes.

"C'est un coup si fort qu'on a dû lui amputer un testicule. Un geste extrêmement violent et gratuit qui confine au sadisme", avait estimé Me Simon, précisant qu'une plainte pour violences volontaires ayant entraîné une mutilation par personne dépositaire de l'autorité publique était en cours de dépôt. "C'est une qualification criminelle, on n'est pas dans un état de légitime défense ou de nécessité, j'en veux pour preuve les images qu'on a et le fait qu'il n'ait pas été interpellé par la suite", avait-elle précisé.

Une enquête administrative interne a été ouverte samedi, avait indiqué à l'AFP la préfecture de police de Paris. Laurent Nuñez, "le préfet de police, a demandé au directeur de l'ordre public et de la circulation (DOPC) à ce que les circonstances exactes de l'incident rapporté soient éclaircies", avait précisé la préfecture de police. Les faits se sont produits, selon la préfecture de police, "dans un contexte d'extrême violence et dans le cadre d'une manœuvre de police pour interpeller des individus violents".

La manifestation avait rassemblé dans la capitale 80.000 personnes selon le ministère de l'Intérieur et 400.000 selon la CGT.