L'université Lyon 2 annule un colloque sur l'islamophobie

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L'université Lyon 2 a évoqué d'"autres formes de débat" en incluant la société civile. © PHILIPPE MERLE / AFP
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avec AFP
L'université Lyon 2 a annulé un colloque sur l'islamophobie en France, évoquant le fait que la sérénité des débats n'est pas assurée après la polémique née autour de ce colloque.

La présidence de l'université Lyon 2 a décidé d'annuler un colloque sur l'islamophobie qui devait se tenir le 14 octobre, "les conditions n'étant pas réunies pour garantir la sérénité des échanges", a-t-elle indiqué mardi. Ce colloque, dont le thème était "Lutter contre l'islamophobie, un enjeu d'égalité ?", a suscité une polémique sur les réseaux sociaux, certains mettant en cause la participation de membres du Collectif contre l'islamophobie en France (CCIF) et de la Coordination contre le racisme et l'islamophobie (CRI).

"Un colloque laïcophobe". La Licra et le Comité Laïcité République (CLR) ont pour leur part dénoncé dans un communiqué commun "un colloque laïcophobe" tandis que le cofondateur du Printemps républicain, le politologue Laurent Bouvet, parlait dans un tweet de "colloque plein d'intervenants islamistes sous couvert académique".

La sérénité des débats pas garantie. Pour expliquer sa décision, la présidence de l'université indique que les conditions ne sont "pas réunies pour garantir la sérénité des échanges et le bon déroulement des débats autour de la question de l'islamophobie et de ses enjeux politiques". La présidence assure apporter "tout son soutien" à la chaire "Égalité, Inégalité, Discriminations" et à l'Institut supérieur d'étude des religions et de la laïcité (ISERL), co-organisateurs du colloque, ainsi qu'à l'ensemble des universitaires qui avaient accepté d'y participer.

"Ces échanges trouveront à l'évidence d'autres formes d'expression et de mise en débat" afin de prolonger "la réflexion scientifique" menée par les enseignants-chercheurs sur la place de l'Islam dans la société, souligne la présidence. Elle compte également, écrit-elle, approfondir ces échanges avec la société civile. 

 

Parmi les intervenants, devaient figurer Abdelaziz Chaambi, président de la CRI, membre de la Commission islam et laïcité, David Friggieri, coordinateur à la Commission européenne chargé de la lutte contre la haine antimusulmane, François Burgat, politologue, directeur de recherche au CNRS ou encore Karima Dirèche, historienne, directrice de recherche au CNRS. Une communication de Jean-Louis Bianco, président de l'Observatoire de la laïcité, devait également être lue.