L'État va saisir la justice sur le référendum anti-migrants de Béziers

Des affiches évoquant une "invasion" de migrants ont récemment été mises en place à Béziers.
Des affiches évoquant une "invasion" de migrants ont récemment été mises en place à Béziers. © PASCAL GUYOT / AFP
  • Copié
avec AFP , modifié à
La préfecture de l'Hérault souhaite faire suspendre immédiatement le projet de référendum du maire de Béziers Robert Ménard.

La préfecture de l'Hérault a indiqué mercredi qu'elle allait saisir prochainement le tribunal administratif, en référé, pour contester le projet du maire de Béziers Robert Ménard, d'organiser un référendum sur la présence de migrants.

Suspendre la délibération. Un référé sera déposé auprès du tribunal administratif de Montpellier dès que la préfecture aura reçu la délibération votée mardi par le conseil municipal sur ce référendum. Il aura pour but d'obtenir la suspension de la délibération avant que l'affaire ne soit jugée sur le fond, a précisé la préfecture.

Contre l'extension d'un centre d'accueil. Le maire de Béziers, proche du Front national, a fait adopter mardi soir en conseil municipal (36 voix pour, cinq contre, sept n'ayant pas pris par au vote) un projet de référendum sur la présence de migrants qui a peu de chance de voir le jour. Il entend ainsi protester contre l'agrandissement programmé de 40 places du Centre d'accueil de demandeurs d'asile (Cada) de Béziers.

Pas une première. La préfecture de l'Hérault avait dans une lettre datée du 14 octobre "invité" Robert- Ménard à "retirer de l'ordre du jour cette délibération". La préfecture rappelait que le conseil municipal "ne peut empiéter sur les compétences de l'État, ce qui est le cas en l'espèce". La préfecture avait déjà dû avoir recours au Tribunal administratif de Montpellier à propos de la "garde biterroise" ou du test ADN des chiens, des mesures polémiques proposées par Robert Ménard qui ont été retoquées par la justice.