Loire : le patron d'un abattoir condamné pour "détention arbitraire" d'un salarié

La cour d'appel de Lyon a condamné le président du groupe d'abattage Despinasse Viande et son DRH à des peines de prison avec sursis pour "détention arbitraire" d'un salarié, qu'ils suspectaient de vol.
La cour d'appel de Lyon a condamné le président du groupe d'abattage Despinasse Viande et son DRH à des peines de prison avec sursis pour "détention arbitraire" d'un salarié, qu'ils suspectaient de vol. © Google Street View
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avec AFP , modifié à
La cour d'appel de Lyon reproche aux deux dirigeants d'avoir "usurpé la qualité d'officier de police judiciaire". Trois heures durant, ils avaient interrogé un employé suspecté de voler de la viande.

La cour d'appel de Lyon a condamné le président du groupe d'abattage Despinasse Viande, à La Talaudière, dans la Loire, et son directeur des ressources humaines à des peines de prison avec sursis pour "détention arbitraire" d'un salarié, qu'ils suspectaient de vol. Dans son jugement la cour reproche aux deux dirigeants d'avoir "usurpé la qualité d'officier de police judiciaire".

Laurent Despinasse, 36 ans, qui dirige le groupe ligérien d'abattage d'animaux et de commercialisation de viande, a été condamné à trois mois de prison avec sursis et 10.000 euros d'amende. David Touron-Fernandez, 44 ans, directeur des ressources humaines de cette entreprise qui réalise un chiffre d'affaires annuel d'environ 180 millions d'euros, a pour sa part été condamné à un mois de prison avec sursis.

Ils suspectaient un employé de voler de la viande. Le 24 janvier 2013, les deux hommes avaient mené une "enquête interne" après avoir constaté le vol de pièces de viande dans l'entreprise depuis plusieurs mois. Dans un bureau plongé dans le noir, ils avaient retenu et interrogé durant trois heures un employé du service de nettoyage qu'ils suspectaient de participer aux vols et lui avaient pris son téléphone portable.

"C'est fini pour toi". "En première instance et en appel, les deux hommes n'ont pas exprimé de regrets ni d'excuses envers leur ex-salarié qui, depuis quatre ans, est en arrêt maladie à la suite des pressions psychologiques exercées", a déploré l'avocate de ce dernier, Me Sophie Mathieu. L'employé, mis hors de cause pour les vols, a rapporté à l'audience avoir totalement paniqué lorsque ses patrons lui auraient déclaré: "C'est fini pour toi."