Loi Travail : la mobilisation semble se tasser

© DOMINIQUE FAGET / AFP
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Si la contestation contre la loi Travail a su s'inscrire dans le temps, la participation est en baisse depuis deux manifestations. Un tassement qui ne fait pas les affaires des syndicats et arrange le gouvernement.

Malgré le temps qui passe, les opposants à la loi Travail ne désarment pas. Ces derniers ont manifesté mardi pour la onzième fois depuis début mars dans l'espoir de faire reculer le gouvernement. Sauf qu'à Matignon, on semble jouer la montre et ne regarder que les chiffres de participation, en quête d'un signe d'essoufflement. Justement, où en est la mobilisation ?

Entre 14.000 et 55.000 manifestants à Paris. L'intersyndicale appelait à manifester mardi à Paris entre la Bastille et la place d'Italie. La préfecture de police de Paris a dénombré entre 14.000 et 15.000 manifestants, tandis que les organisateurs ont comptabilisé environ 55.000 participants. Au niveau national, les manifestants étaient entre 64.000 et 200.000 selon les sources. S'il est difficile de donner raison aux uns ou aux autres, il est en revanche possible de comparer ces chiffres avec ceux des précédentes journées de mobilisation. Il en ressort que la participation semble se tasser : depuis la mobilisation du 14 juin, elle est en baisse aux yeux des autorités, tandis que les syndicats estiment qu'elle est stable, comme le montre l'infographie ci-dessous. 

Pour les organisations syndicales, l'enjeu est donc de remobiliser à l'occasion de la prochaine journée d'action, prévue le 5 juillet. En face, le gouvernement mise sur un épuisement du mouvement au fil de l'été et espère donc que la participation sera en baisse au moment où les grandes vacances d'été auront débuté.

Et ce n'est pas la rencontre prévue mercredi et jeudi entre les syndicats et le gouvernement qui devrait faire bouger les lignes. Officiellement, il s'agit de faire le point, mais aucun des deux camps ne veut reculer. "Nous irons jusqu'au bout", a martelé François Hollande le 23 juin. En face, l'heure est également au message de fermeté : "Si le gouvernement n'a l'intention de céder sur rien, cela va être un coup pour rien, je ne vois pas pourquoi le Premier ministre nous recevrait", a prévenu mardi Jean-Claude Mailly sur Radio Classique. Le bras de fer pourrait donc se poursuivre jusqu'au vote définitif de la loi Travail, censé intervenir d'ici la fin du mois de juillet.