L’imam Hassen Chalghoumi visé par des menaces de mort, trois enquêtes ouvertes

L'avocat de l'imam a écrit un courrier au chef de l'Etat, pour demander un "renfort" de la protection policière.
L'avocat de l'imam a écrit un courrier au chef de l'Etat, pour demander un "renfort" de la protection policière. © BERTRAND GUAY / AFP
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avec AFP
Des menaces, notamment de mort, visent l'imam de Drancy Hassen Chalghoumi qui est réputé pour être un pourfendeur de l'intégrisme islamiste, a-t-on appris dimanche. Celles-ci sont exacerbées depuis la mort de Samuel Paty, cet enseignant décapité dans les Yvelines le 16 octobre dernier. Trois enquêtes ont été ouvertes.

L'imam Hassen Chalghoumi, un pourfendeur de l'intégrisme islamiste, est visé depuis la mort de Samuel Paty par des menaces exacerbées qui font l'objet de trois enquêtes et il souhaite le renforcement de sa protection policière, a-t-on appris dimanche de sources concordantes. Hassen Chalghoumi, imam à la mosquée de Drancy en Seine-Saint-Denis, dont la représentativité est souvent contestée dans la communauté musulmane, est connu pour ses prises de position contre l'intégrisme et ses rapports d'amitié avec la communauté juive, qui lui valent critiques et menaces, largement relayées sur internet.

Des menaces "complètement exacerbées" depuis la décapitation de Samuel Paty

Selon son avocat, Me David-Olivier Kaminski, il fait l'objet de menaces "complètement exacerbées" depuis la décapitation mi-octobre de Samuel Paty, professeur d'histoire-géographie au collège de Conflans-Sainte-Honorine. "Il ne s'exprime pas au nom des musulmans mais est une des voix, et défend les valeurs de la République", a souligné son avocat. Me Kaminski a écrit le 27 octobre un courrier au chef de l'Etat, révélé par Le Parisien et consulté par l'AFP, pour demander un "renfort" de la protection policière autour de son client. Hassen Chalghoumi a par ailleurs déposé plainte à trois reprises fin octobre concernant de nouvelles menaces qualifiées de "gravissimes" par son autre avocat Me Pascal Markowicz.

L'imam avait été la cible du collectif pro-palestinien Cheikh Yassine

A la suite de ces plaintes consultées par l'AFP, trois enquêtes ont été ouvertes et confiées à la Brigade de répression de la délinquance aux personnes, a indiqué dimanche le parquet de Paris, confirmant une information du Parisien. "L'une porte sur des faits d'apologie du terrorisme et de menace de mort, une autre sur des faits de provocation à la commission d'atteinte à l'intégrité physique ou à la vie et la dernière sur des faits de menaces de mort", a précisé le parquet.

Suite à l'assassinat de Samuel Paty, Hassen Chalghoumi s'était recueilli en compagnie de représentants du culte musulman d'Île-de-France devant le collège où officiait l'enseignant.

Hassen Chalghoumi avait notamment été la cible du collectif pro-palestinien Cheikh Yassine, dont le fondateur Abdelhakim Sefrioui, un militant islamiste radical, a été mis en examen dans l'enquête sur l'assassinat de Samuel Paty. Le collectif avait déclenché en 2010 une cabale contre cet imam, en manifestant pendant des mois devant la mosquée de Drancy. Deux membres de l'organisation avaient même été condamnés à deux mois de prison avec sursis pour avoir tenté de s'introduire au domicile de l'imam.