LGV Bordeaux-Dax et Bordeaux-Toulouse : la riposte s’organise

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© SEBASTIEN BOZON / AFP
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CONTESTATION - Le gouvernement a choisi de valider la création des lignes à grande vitesse Bordeaux-Dax et Bordeaux-Toulouse. Les associations et les politiques se mobilisent. 

"Je leur souhaite bien du courage". Ces mots sont ceux de José Bové, opposant de la première heure du projet des lignes à grande vitesse (LGV). L’ancien candidat à l’élection présidentielle de 2007 prédit au gouvernement "un long combat" pour réaliser les LGV Bordeaux-Dax et Bordeaux-Toulouse. Malgré l’avis défavorable de la commission d’enquête publique, le gouvernement a en effet décidé de valider ces projets. L’opposition s’organise.

Une réponse d’abord politique. L’annonce faite par Alain Vidalies a pris tout le monde de court. Samedi après-midi, le ministre des Transports a averti les deux présidents des régions concernées (Aquitaine et Midi-Pyrénées) que le Grand projet ferroviaire sud-ouest (GPSO) devait se poursuivre. "J’ai immédiatement demandé un rendez-vous au Premier ministre pour avoir des explications", nous confie le député PS de Gironde Gilles Savary, extrêmement remonté contre le gouvernement. "J’ai vu Alain Vidalies mercredi dernier, il ne m’a rien dit du tout, ce n’est pas correct du tout".

"Le système ferroviaire français continue de creuser son déficit, actuellement établi à 44 milliards d’euros", renchérit le socialiste Gilles Savary. "Si le gouvernement veut continuer à sinistrer le système ferroviaire, qu’il le fasse mais qu’il sauvegarde le Sauternais", demande-t-il. Le député de Gironde va donc clairement demander au gouvernement de changer son tracé pour éviter de perturber "l’éco-système cher" aux vins de Sauternes.

Des recours à la pelle à prévoir ? Le député européen José Bové regrette, lui aussi, le "passage en force" du gouvernement sur ce projet. Mais le célèbre activiste écologiste prédit une "bataille qui va durer plus de dix ans". "Les procédures d’expropriation vont être lancées pour récupérer les terres où passera la ligne", détaille-t-il. "L’Etat va se heurter à des paysans très attachés à leurs terres qui déposeront recours sur recours pour résister au projet".

Dans une lettre datée du 23 juin dernier, les viticulteurs de Sauternes et les associations écologistes ont bien insisté sur le fait que l'enquête publique a été "un exercice de démocratie" rassemblant "plus de 14.000 contributions". Eux aussi ne vont pas baisser les bras aussi facilement.

Des nouvelles ZAD vont-elles voir le jour ? Après Notre-Dame-des-Landes, Sivens, Roybon, les LGV Bordeaux-Dax et Bordeaux-Toulouse vont-elles devenir le théâtre de nouvelles ZAD ? Pour le moment, il est encore trop tôt pour le dire car les travaux sont encore loin d’avoir démarrés. Mais une fois les derniers recours épuisés, les militants, qui ont montré jusqu’à présent qu’ils savaient réagir vite, pourraient bien décider de passer à l’action.

 

Quand ces LGV verront-elles le jour ?

Les deux projets LGV devraient coûter un peu plus de 8,3 milliards d’euros. Les travaux devraient durer entre cinq et sept ans. La mise en service de la LGV Bordeaux-Toulouse est prévue pour 2024, celle de Bordeaux-Dax pour 2027.