L'écart de rémunération femmes-hommes est particulièrement visé par l'index de l'égalité professionnelle entre les hommes et les femmes, que plusieurs PME doivent publier ce lundi. 1:14
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Olivier Samain, édité par Ariel Guez avec AFP , modifié à
Près de 37.000 entreprises comptant entre 50 et 250 salariés vont publier lundi un index de l'égalité professionnelle entre les hommes et les femmes. Une note sur 100, portant sur cinq critères, va ainsi leur être attribué, afin de lutter contre les discriminations dans le monde du travail. Mais pour certains chefs d'entreprises, cet index est plus "bureaucratique" qu'autre chose. 

Pour les entreprises de plus de 1.000 salariés, c'était il y a un an. Pour celles de 250 à 1.000, c'était il y a six mois, et  lundi, ce sera le tour des petites et moyennes entreprises entre 50 et 250 salariés. 37.000 entreprises sont concernées par la publication d'un index de l'égalité professionnelle entre les hommes et les femmes, demandée par le ministère du Travail. 

Une note sur 100 

Cinq critères étaient à renseigner par l'employeur avant dimanche minuit pour compléter cet index, une note sur 100 points, qui permet de situer les efforts de chaque entreprise en matière d'égalité professionnelle. L'écart de rémunération femmes-hommes représente 40 points, l'écart dans les augmentations annuelles 20 points, l'écart dans les promotions quinze points, les augmentations au retour de congé maternité quinze points et enfin la présence de femmes parmi les plus gros salaires de l'entreprise dix points. 

"On n'a pas les personnes pour gérer ça"

L'administration du travail s'est démultipliée ces dernières semaines pour les aider à remplir cette obligation. La hotline du gouvernement, qui a été ouverte en janvier, a reçu jusqu'à 300 appels par jour. Mais de nombreuses entreprises l'avouaient ces derniers jours : elles ne seront pas prêtes. "Non seulement, on n'a pas les personnes pour gérer ça, mais quand on embauche, on ne pose pas la question de savoir s'il faudrait plutôt un homme ou plutôt une femme", explique Didier Riahi, de l'entreprise "Juste à temps". Celui qui salarie 90 personnes dans la capitale voit cet index comme "de la bureaucratie qui ne s'applique pas du tout à nos PME".

Le ministère considère au contraire cet outil comme une d'aide à la prise de conscience. Lors de la première vague, il y a un an, avec les 1.259 entreprises de plus de 1.000 salariés, 92% ont révélé leur indice. La note moyenne pour les entreprises de plus de 1.000 salariés est de 83. En deçà de 75 points, l'entreprise a trois ans pour améliorer la situation, sous peine de sanctions financières qui peuvent aller jusqu'à 1% de la masse salariale.