Les nouvelles taxes et réglementations vont-elles tuer le secteur du vapotage ?
Menacés par l’article 23 du projet de loi de finances, les acteurs du vapotage redoutent une série de mesures jugées "catastrophiques" pour leur secteur : taxation des liquides, agrément obligatoire et fin de la vente sur Internet. Entre emplois menacés et risque de marché parallèle, la profession tire la sonnette d’alarme.
Dans le cadre de l'article 23 du projet de loi de finances, la filière du vapotage est dans la ligne de mire. Une taxation des liquides, un agrément obligatoire pour les boutiques et l'interdiction de la vente en ligne pourraient mettre à mal le secteur. En France, la filière du vapotage représente 20.000 emplois.
Pour s'y opposer, les professionnels se sont mobilisés avec des manifestations dans plusieurs grandes villes françaises le 5 novembre dernier, dont Aix-en-Provence, Lille ou encore Strasbourg. Selon les professionnels, les conséquences seraient catastrophiques d'un point de vue économique et sanitaire.
"Le climat dans la boîte, en ce moment, il est particulier"
Des projets d'ouverture de nouvelles boutiques, et une cinquantaine d'employés dans un secteur florissant. Pourtant, dans les bureaux marseillais du Vapoteur Discount, l'heure est plutôt aux réunions de crise, selon le PDG Morgan Viéville.
"Le climat dans la boîte, en ce moment, il est particulier. On a des salariés qui sont apeurés, qui viennent nous voir et nous demande : 'Mais qu'est-ce qui va se passer ? Est-ce qu'on va avoir du boulot l'année prochaine ?' Si le web venait à disparaître, ce serait 80% de nos emplois qui disparaîtraient, factuellement. L'entreprise est clairement en danger", affirme ce chef d'entreprise.
Un mauvais calcul pour les finances de l'État
Son associé Alexandre Fouillet dénonce une mesure contre-productive. 4.000 emplois seraient ainsi menacés dans un secteur "made in France".
"Mais je pense très sincèrement que cette loi a été votée par des gens qui n'ont pas compris que c'est un secteur 100% français. C'est terrible de se dire qu'il y a un site web qui s'arrête. Bien évidemment, cette collecte de TVA qui est faite sur l'ensemble de ces produits, ce sont des pertes sèches", détaille-t-il.
Sans site internet français, avec moins de boutiques et des produits plus chers, des effets pervers sont à craindre pour Rodolphe, vendeur à Marseille : "On va créer une nouvelle demande, on va créer un nouveau marché sur lequel l'État n'aura pas la main. Il y aura un marché parallèle, j'en suis persuadé."
Les clients, notamment en milieu rural, pourraient selon lui être également tentés de se réorienter vers le tabac. Chaque année, en France, le secteur du vapotage représente 1 milliard et demi d'euros de chiffre d'affaires.