Les infirmiers en grève après une vague de suicides cet été

Le malaise règne dans la profession depuis une vague de suicide commencée en juin.
Le malaise règne dans la profession depuis une vague de suicide commencée en juin. © PASCAL PAVANI / AFP
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NM avec AFP , modifié à
Mercredi, la Coordination nationale infirmière appelle à la grève suite à une vague de suicides qui a touché la profession depuis juin.

Pour alerter le gouvernement mais aussi le public sur leurs conditions de travail, la Coordination nationale infirmière (CNI) appelle à la grève de la profession mercredi. Un rassemblement sera organisé à Martigues dans les Bouches-du-Rhône. Cet été, plusieurs suicides sont à déplorer dans les rangs du personnel soignant.

Un suicide reconnu comme accident du travail. Si la grogne existe depuis plusieurs années chez les personnels soignants, c'est une vague de suicides survenue cet été qui a décidé la CNI a appeler à une mobilisation nationale. Depuis juin dernier en effet, cinq infirmiers se sont donné la mort en Haute-Garonne, en Seine-Maritime, dans la Sarthe et dans la Marne. Seul le premier de ces suicides a été reconnu comme un accident du travail. Des enquêtes sont en cours sur les quatre autres.

Un "été tragique". Le 2 septembre dernier, la CNI avait interpellé le président François Hollande sur le malaise de leur profession. "Vous, président de la République, très occupé, vous n'avez peut-être pas encore été informé de l'été tragique que vient de vivre le monde de la santé", ironise la présidente du syndicat, Nathalie Depoire, dans une lettre ouverte reprenant l'anaphore du candidat Hollande. La ministre de la Santé Marisol Touraine avait alors promis "de nouvelles mesures" pour la prévention des risques psycho-sociaux à l'hôpital.

"Pression" et "contraintes budgétaires". Les soignants "souffrent de la pression imposée par les restructurations" liées notamment à des contraintes budgétaires, "et la course à l'acte induite par la tarification à l'activité", système de financement des hôpitaux instauré en 2005, s'indigne Nathalie Depoire, réclamant plus de "moyens financiers". "Il est impératif d'arrêter les diminutions d'effectifs, et de mettre en place une réelle prévention des risques psycho-sociaux dans les établissements de soins", réclame-t-elle.