Les femmes disposent désormais d'un numéro de téléphone pour se débarrasser des hommes trop insistants

Les messages envoyés à ce numéro recevront une réponse à vocation pédagogique une heure plus tard.
Les messages envoyés à ce numéro recevront une réponse à vocation pédagogique une heure plus tard.
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G.D. , modifié à
Des activistes féministes ont lancé un service permettant aux femmes de se débarrasser des "relous"  Il leur suffit de leur donner le numéro de téléphone suivant : 06.44.64.90.21.

"Un relou veut absolument que tu lui files ton numéro ? Donne lui le 06 44 64 90 21." Depuis vendredi, il existe un numéro de téléphone que les femmes peuvent donner à un homme qui se montrerait trop insistant avec elle, afin de s'en débarrasser.

"Si vous lisez ce message..." D'accord, mais après ? Eh bien celui qui aura fait la démarche d'écrire un message à ce numéro recevra la réponse suivante : "Bonjour ! Si vous lisez ce message, c'est que vous avez mis une femme mal à l'aise. Avec vous, elle ne s'est pas sentie en sécurité. Ce n'est pas très compliqué : si une femme dit 'non', inutile d'insister. Apprenez à respecter la liberté des femmes et leurs décisions. Merci."

La réponse arrive une heure après l'envoi du message. "Si on est dans la rue, dans un bar et qu'il y a un mec relou, pas dangereux mais qui est quand même insistant, et qu'on n'a pas envie de rentrer dans des explications sur le consentement, l'idée c'est qu'on lui donne ce numéro pour s'en débarrasser", explique à franceinfo Clara Gonzales, l'une des militantes à l'origine de cette initiative. "L'idée est de donner un joker aux femmes, c'est un outil", a-t-elle expliqué à l'AFP.

Et rien n'est laissé au hasard. La réponse n'arrivera qu'une heure après l'envoi du message, histoire de s'assurer que l'individu ne soit plus dans les parages. Le numéro "a reçu 6.000 SMS" depuis vendredi ce qui a pu "saturer le système à certains moments", indique de son côté l'entrepreneur Elliot Lepers avec qui Clara Gonzales a lancé ce service. À la rédaction d'Europe 1, nous avons reçu la réponse près de 7 heures après l'envoi du SMS.

"Pas un outil pour situation dangereuse." Les deux concepteurs se sont inspirés de l'initiative du site américain qui traite de la question du féminisme The Mary Sue, qui a lancé un concept similaire. Mais Clara Gonzales ans tient tout de même à avertir les éventuelles utilisatrices de ce service : dans certaines situations, il ne suffira pas. "Ce n'est évidemment pas un outil pour situation dangereuse, écrit-elle sur Twitter. Si vous vous sentez en danger, faites appel à la personne la plus proche de vous, rentrez dans un lieu sûr et appelez la police."

Si Clara Gonzales concède qu'elle aurait préféré que "ce numéro n'ait pas à exister", il peut tout de même s'avérer être une précieuse bouée de sauvetage à laquelle se raccrocher au quotidien pour les femmes victimes de harcèlement de rue. Mais l'afflux d'appels à ce numéro commence à coûter cher aux deux créateurs du service, qui ont lancé un appel aux dons. "Un euro = 6 relous", explique Elliot Lepers. Le coût d'un SMS renvoyé par un robot est de 16 centimes. Clara Gonzales a expliqué que le numéro était coupé temporairement pour cette raison financière.