Plusieurs évêques français vont rencontrer des enfants de prêtres. 1:02
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Pierre Herbulot, édité par Clémence Olivier , modifié à
Des filles et des fils d'ecclésiastiques, membres de l'association Enfants du silence, ont été reçus jeudi par des membres de l'épiscopat à Paris. Parmi eux, Anne-Marie, qu'Europe 1 a pu rencontrer.
TÉMOIGNAGE

C'est un tabou de l'Église. Pour l'heure, l'institution ecclésiale s'oppose au mariage des prêtres et à la reconnaissance de leurs enfants. Mais aujourd'hui l'Église de France tend la main. Elle a accepté jeudi d'entendre trois enfants nés de liaisons amoureuses de prêtres. Une étape avant d'autres rencontres prévues à la rentrée.

Parmi ces enfants devenus adultes, les membres de l'épiscopat rencontreront Anne-Marie Jarzac-Mariani, 68 ans. Cette femme, qui préside l'association Enfants du silence, est le fruit d'une relation entre un curé et une nonne. "On reste malgré tout le fruit de la transgression. Quand on est au lycée, quand on est au travail, aller dire 'je suis fille de curé', c'est déclencher des moqueries, des humiliations, le rejet", confie-t-elle jeudi sur Europe 1.

"On arrive à des situations qui sont terribles"

"Nous avons été traités d'enfants de bâtards, d'enfants de satan", poursuit-elle. "J'ai quand même été placée pendant les trois premières années de ma vie. Mon père a vécu l'enfer, il a subit une pression terrible à l'époque. Ma mère est sortie des ordres plus facilement si on peut dire. Un évêque lui a proposé de l'argent pour qu'on disparaisse elle et moi afin de sauver l'honneur de l'Eglise. On arrive à des situations qui sont terribles", déplore Anne-Marie Jarzac-Mariani. Elle assure n'espérer pas grand chose de cet entretien avec les membres de l'épiscopat. Toutefois, elle salue cette première prise de contact avec l'Eglise.