Les CRS maîtres-nageurs bientôt absents des plages ?

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Les CRS maîtres-nageurs coûtent "trop chers" d'après la Cour des comptes. © JEAN-PIERRE MULLER / AFP
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Marion Jort, édité par Grégoire Martinez
Un rapport de la Cour des comptes juge leur présence "trop chère", alors que Gérard Collomb souhaite qu'ils se concentrent "sur leurs fonctions régaliennes". 

Est-ce le dernier été pour les CRS maîtres-nageurs ? Les policiers chargés de surveiller et de sécuriser les plages jugées "dangereuses" et très fréquentées l'été coûteraient "trop cher" selon un rapport de la Cour des comptes. D'après l'institution, il faudrait mettre fin à ce dispositif. Pour Gérard Collomb, il faut "se concentrer sur leurs fonctions régaliennes, notamment en période estivale". Mais pour continuer de surveiller les plages, il faudra donc les remplacer. Chez les élus des communes concernées, la nouvelle a du mal à passer.

Baisse du nombre de CRS. Au Touquet, il n'y a plus que neuf CRS pour remplir une triple mission : surveiller la plage, la baignade et patrouiller dans les rues. "Si demain l'Etat retire des CRS il faudra recruter des nageurs-sauveteurs tout court pour les remplacer, il faudra recruter aussi des policiers municipaux et faire intervenir des gendarmes ou des policiers nationaux. Donc là où on avait une personne avant, on en aura trois", déplore le député du Pas-de-Calais Daniel Fasquelle, qui juge l'idée absurde.

Des plages qui font partie de la République. Depuis les attentats, ces CRS sur les plages sont armés. Et ils sont indispensables dans un contexte terroriste, notamment dans les zones très touristiques, comme le Bassin d'Arcachon. "Nos plages font partie de la République et ça ne doit pas être des zones de non droit. Jusqu'à preuve du contraire, nos plages ne font pas partie des espaces privés, ce qui n'est pas le cas d'un supermarché où l'on demande à mettre en place une société de sincérité privée. Là, nous sommes sur des espaces partagés au même titre que nous sécurisons les rues de Paris", explique le député de la Gironde, Benoit Simian.

Cette année, environ 300 CRS nageurs sauveteurs sont déployés dans une soixantaine de cités balnéaires. C'est deux fois moins qu'en 2002.