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Lionel Gougelot, édité par Romain David
Le viaduc d'Echinghen, dans le Pas-de-Calais, fait partie des ponts classés en 2018 après le drame de Gênes comme "nécessitant une rénovation urgente". Mais, un an plus tard, le chantier n’est pas encore achevé.
REPORTAGE

Au lendemain de la catastrophe qui a fait 43 morts à Gênes le 14 août 2018, le viaduc d'Echinghen, sur l'autoroute A16 dans la région de Boulogne-sur-Mer, avait été épinglé comme l’un des deux ponts en France classés dans un rapport officiel comme "nécessitant une rénovation urgente". Ce rapport publié par le gouvernement évoquait même une "structure gravement altérée". En fait, les dégradations avaient été repérées dès 2017 et concernaient notamment une corrosion du béton et des câbles, sans doute provoquée par les vents marins.

Viaduc d'Echinghen

© Lionel GOUGELOT/Europe 1

Un important chantier a été entrepris pour assurer la pérennité de l'ouvrage et sa sécurité. L'affaire fait d'ailleurs l'objet d'un contentieux entre la Sanef, concessionnaire du pont, et le Groupe Bouygues, constructeur de l'ouvrage. Défaut de conception ou défaut d'entretien ? La justice devra trancher. En attendant, les automobilistes et les habitants qui vivent au pied de ce viaduc autoroutier ne semblent pas céder à la panique même s'ils restent attentifs aux travaux.

"Le facteur risque est là"

Depuis bientôt deux ans, on ne circule plus que sur une seule voie sur les 1.300 mètres de chaussée du viaduc. La vitesse est limitée en raison de la réfection en cours, mais cela ne change rien aux habitudes des automobilistes, comme Dominique. "Il n’y a même pas de bosse sur la route, c’est direct. Je n’ai pas peur", assure-t-il à Europe 1.

Viaduc d'Echinghen 2

© Lionel GOUGELOT/Europe 1

Alex, qui habite 70 mètres plus bas sous le viaduc, reconnaît toutefois que le classement l’an dernier du pont comme structure a rénover en urgence l’a fait réfléchir. "On sait que psychologiquement ça travaille tout le monde, quand on voit ce qui est arrivée en Italie… Le facteur risque est là, on ne peut pas dire qu’il n’y aura jamais d’accident", confie-t-il.

En face, Laurence se dit rassurée par les rénovations engagées par la société d’autoroute. "Il est en travaux à longueur d’année, il y a toujours des gars, là-haut, en train de bosser. Ils viennent une fois par an avec un drone pour faire un contrôle complet", rapporte-t-elle. "Le viaduc est suivi. Je n’ai pas plus d’inquiétude que ça, sinon je serais partie."

Les travaux doivent se terminer en 2020, pour un coût d'au moins 625.000 euros.