Le profil d'un pensionnaire d'un centre de déradicalisation crée la polémique

Le premier centre de déradicalisation en France se situe à Beaumont-en-Véron en Indre-et-Loire.
Le premier centre de déradicalisation en France se situe à Beaumont-en-Véron en Indre-et-Loire. © AFP
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avec AFP , modifié à
Le passé délinquant de ce pensionnaire du centre de déradicalisation de Pontourny, le premier du genre en France, inquiète et agace les élus.

Un pensionnaire du premier centre français de déradicalisation à Beaumont-en-Véron (Indre-et-Loire), originaire du Pas-de-Calais, a révélé à la veille de son arrivée avoir commis des "braquages", provoquant la colère des élus locaux qui estiment qu'un tel profil n'est pas conforme à ce qui leur avait été annoncé.

Une description qui inquiète. Dans une interview à La Voix du Nord, le quotidien de sa région d'origine, le jeune homme de 23 ans est décrit comme "nerveux, très mince, souriant". "Il parle de tout facilement : les armes qui l'entourent sur la vidéo qu'il nous montre, ses braquages, sa dépendance à l'alcool et même ses troubles psychiatriques", relève la journaliste de la Voix du Nord. Une description qui hérisse les élus locaux qui ont négocié avec les autorités le profil des pensionnaires du centre de Pontourny afin de tenter de calmer l'inquiétude des riverains.

Lors de la présentation le 13 septembre dernier du tout nouveau "Centre de prévention, d'insertion et de citoyenneté", le préfet d'Indre-et-Loire Louis Lefranc avait assuré qu'"aucun (pensionnaire) ne sera sous main de justice pour faits de terrorisme, n'aura tenté d'aller en Syrie ou n'aura été condamné pour des faits de violence". "Les éléments qui ont été transmis par les services compétents montrent" que le jeune homme originaire du Pas-de-Calais "remplit l'ensemble des conditions requises pour bénéficier du programme", selon un communiqué publié mardi soir par la préfecture.

Un profil "conforme". "Des critères ont été fixés pour permettre l'acceptation locale vis-à-vis du centre", a rappelé le maire de Chinon et président de la communauté de communes, Jean-Luc Dupont. "Nous vérifierons le respect de ces critères lors de la prochaine de réunion du comité de suivi, vendredi à la préfecture d'Indre-et-Loire", a-t-il averti. "Je respecte l'inquiétude du maire (de Chinon) : nous sommes dans le dialogue", a déclaré Muriel Domenach, secrétaire générale du Comité interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation (CIPDR). Pour elle, le profil du jeune homme est conforme aux critères fixés car il n'a pas fait l'objet de "condamnation pour faits de violences en lien avec la radicalisation". "Ce n'est pas un terroriste", a-t-elle insisté.